La vague d’accusations qui engloutit ces jours-ci les quelque 8 500 magistrats de France est sans commune mesure. Certes, les attaques outrancières contre l’institution judiciaire sont loin d’être inhabituelles, faisant même plutôt figure de serpent de mer, mais le climat d’hostilité – qui a trouvé son paroxysme dans la manifestation de mercredi à travers le slogan «le problème de la police, c’est la justice !» – a ceci d’inédit que «l’absence de sang-froid démocratique des responsables politiques, élus et gouvernants, est quasi généralisée», déplore Katia Dubreuil, la présidente du Syndicat de la magistrature (SM), la deuxième organisation de la profession (classée à gauche). Devant l’Assemblée nationale, au moment même où se jouait l’examen du projet de loi «confiance dans l’institution judiciaire» porté par le garde des Sceaux, des milliers de policiers réclamaient une réponse pénale plus forte. Cible en tête ? Les magistrats et leur prétendu laxisme. Mais aussi leur ministre, Eric Dupond-Moretti, hué copieusement.
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La séquence est «très violente, très injuste», estime la vice-présidente de l’Union