«Regardez autour de vous, vous n’êtes pas seules.» Peu avant d’entrer lundi 16 septembre dans la salle d’audience où une cinquantaine d’hommes, dont son mari, sont jugés pour l’avoir violée, Gisèle Pélicot a remercié les manifestants qui ont défilé à travers la France, deux jours plus tôt, pour la soutenir. Dans un message lu devant la presse, elle a indiqué «remercier toutes les personnes» qui lui ont «témoigné un soutien depuis le début de cette épreuve et plus particulièrement celles et ceux qui ont pris le temps de se réunir samedi dernier». Elle se dit «profondément touchée par cet élan», qui, selon elle, lui «donne une responsabilité».
Procès des viols de Mazan: "Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout", assure Gisèle Pélicot pic.twitter.com/QHGTMasofW
— BFMTV (@BFMTV) September 16, 2024
«Grâce à vous tous, j’ai la force de mener ce combat jusqu’au bout», a-t-elle encore affirmé face aux caméras. «Ce combat que je dédie à toutes les personnes, femmes et hommes, à travers le monde, qui sont victimes de violences sexuelles. A toutes ces victimes, je veux leur dire, aujourd’hui : “Regardez autour de vous, vous n’êtes pas seules”», a-t-elle ajouté en marge du procès qui est suspendu depuis quelques jours, le principal accusé, Dominique Pélicot, étant hospitalisé pour une infection au rein. Si la reprise du procès a été repoussée à mardi, la décision de renvoi n’a pas été prise, l’avocate de ce dernier estimant que son client peut être rétabli d’ici soixante-douze heures.
10 000 soutiens
Impressionnées par «le courage» de Gisèle Pelicot, qui a refusé le huis clos pour ce procès se tenant à Avignon depuis le 2 septembre, quelques milliers de personnes ont manifesté samedi partout en France leur soutien aux victimes de violences sexuelles, pour que «la honte change de camp».
«On est toutes Gisèle», «violeur on te voit, victime on te croit», «tu n’es pas seule», ont scandé les 3 500 manifestantes et manifestants réunis à Paris, place de la République. A Marseille, plusieurs centaines de personnes – plus de 1 000 selon les organisateurs –, se sont rassemblées devant le palais de justice accrochant une banderole «La honte doit changer de camp». A l’autre bout de la France, à Rennes, de 200 à 400 personnes arboraient des pancartes avec ce même slogan, quand d’autres clamaient «Protège ta fille, éduque ton fils» ou «Gisèle on t’aime».