Aux abords de la gare du Nord soufflent, en ce samedi de fin septembre, des bourrasques frisquettes, annonciatrices de l’automne qui se profile. Clope au bec, Luc écarte machinalement les quelques mèches qui retombent sur son visage. «C’est le vent de la révolte qui approche !», rigole-t-il. Posé sur un bout de trottoir, le quadra est à l’affût de ses compères loirétains, qui rejoignent Paris ce week-end pour participer à la marche contre «les violences policières, l’injustice sociale et le racisme systémique». Il y en avait bien des plus proches de leurs domiciles, mais les trois amis aiment la ferveur des manifestations dans la capitale. Mais c’est aussi ici qu’ils ont vu le plus de blessures, survenues au cours d’affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants. «Je suis fatigué de voir que ce sont toujours les mêmes qui prennent, soupire Luc en écrasant frénétiquement sa cigarette. En manif ou quotidiennement, il est temps que ça s’arrête.»
Reportage
15 h 02. Le cortège se met en marche, direction la place de Clichy. Ils sont nombreux – 15 000 selon les organisateurs, en attendant les chiffres de la police, non communiqués à 18 h 30 – à avoir rejoint cette manifestation dite «unitaire», à l’appel d’une centaine d’or