Le président de la cour criminelle des Bouches-du-Rhône a pris soin de le rappeler à chacun des éminents professeurs de médecine qui, ce mardi 1er avril, ont occupé sa barre : il ne s’agit en aucun cas de faire le procès de l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille – l’établissement public hospitalier s’est par ailleurs constitué partie civile, uniquement celui de Marc A., médecin psychiatre dans l’institution, jugé pour des viols et agression sexuelle sur quatre de ses patientes. Mais tout de même, la question démange à chaque témoignage entendu depuis le début des audiences la veille : comment est-il possible que l’institution ait laissé exercer durant des années ce praticien au CV certes brillant sur le papier, mais au comportement notoirement inquiétant, capable de mails délirants à ses pairs, d’impulsivité, de baiser volé à une consœur, de prescriptions hors des clous, au point de générer plusieurs alertes auprès de l’Ordre des médecins ? Les trois médecins du pôle psychiatrie appelés à témoigner ont eu la tâche rude pour trouver des arguments convaincants, tant la «faillite», selon le mot de l’un d’eux, semble totale dans ce dossier.
La parole est d’abord à celui qui ne sait rien. Le professeur Jean-Claude Samuelian, désormais re