Lui a été abattu et le milieu est abasourdi. André Cermolacce, dit «Gros Dédé», a été tué en pleine rue dans le XIVe arrondissement de Marseille ce mardi 4 février, a appris Libération auprès du parquet de Marseille confirmant une information du Parisien. L’homme de 70 ans, figure connue du grand banditisme marseillais, a été tué de plusieurs balles dans la tête par un homme qui se serait enfui sur une trottinette. L’enquête pour assassinat a été confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS).
Interview
Contacté par Libération, un ancien policier «qui a ferraillé aux grandes heures du milieu corse» se dit «scotché» par la nouvelle. «C’était un gars de l’ancienne époque, bien connu et respecté, un voyou à l’ancienne. Pour moi, il était rangé, cette génération a fait ses sous.» L’ancien flic liste ses théories : «Peut être un ancien dossier, une vengeance pour une vieille affaire ? Mais ça ne colle pas avec un tueur à trottinette et je ne vois pas avec quel truand de l’époque il aurait pu avoir un contentieux. Et pourquoi les nouveaux qui occupent le terrain à Marseille voudraient s’en prendre à lui ? Encore une fois, il était très apprécié dans le milieu, ce serait se faire beaucoup d’ennemis, d’autant qu’encore une fois, pour nous, il était rangé. C’est vraiment surprenant.»
«Vrac judiciaire» et «pieds paquets»
Habitué des tribunaux, André Cermolacce avait notamment été condamné à 30 mois de prison, dont 24 avec sursis, en 2016, rapportait France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une vieille affaire de machines à sous, qualifiée alors de «reliques» et de «vrac judiciaire» par son avocat. Soupçonné, avec plusieurs complices, d’avoir organisé un réseau de machines de type bingo dans plusieurs cafés marseillais, «Gros Dédé» a toujours nié. Lors de l’audience en septembre 2016, alors que des écoutes téléphoniques réalisées par des enquêteurs faisaient état de discussions pendant lesquelles les suspects évoquaient des «comptés» et des «petits paquets», «Gros Dédé» s’était défendu en disant parler de la contrée, le jeu de cartes, et des pieds paquets, plat provençal de la fin du XIXe siècle, écrivait encore France 3.
Egalement mis en examen pour une affaire de tentative d’extorsion, André Cermolacce ne se déplaçait alors plus qu’en voiture de location. Il avait déjà été visé par une tentative d’assassinat.