Un enfant de 4 ans est mort ce mardi 30 janvier au matin après un incendie dans un immeuble de sept étages de la cité Parc Kalliste à Marseille. Parti d’un appartement au deuxième étage, le sinistre a également entraîné l’hospitalisation de onze personnes, dont quatre en urgence absolue, âgées de 3 ans pour deux d’entre elles, de 7 et 14 ans pour les deux autres, a précisé le maire de la ville, Benoît Payan, sur place.

«C’est un drame pour Marseille qui perd un de ses enfants, c’est un jour de tristesse pour les Marseillais», a témoigné l’élu divers gauche. «On vit un drame, on a besoin de savoir ce qu’il s’est passé», a-t-il insisté, en soulignant que les personnels du bataillon des marins-pompiers de la ville sont arrivés sur les lieux de l’incendie sept minutes à peine après avoir été alertés, à 4h45 du matin.

Selon le commandant des marins-pompiers de Marseille, l’amiral Lionel Mathieu, également présent sur place mardi matin, le sinistre a été éteint en une heure, et «l’essentiel des victimes ont probablement été provoquées par les fumées épaisses et toxiques» dégagées par les flammes. Il y avait énormément de fumées dans la cage d’escalier, et l’appartement où a débuté l’incendie a été totalement détruit, a-t-il précisé, en soulignant que «la priorité» de ses personnels «a été accordée à l’évacuation des habitants, dont huit ont été extraits de leurs appartements par la grande échelle».

«Ça devait arriver et ça arrivera encore», a dénoncé mardi matin un habitant de la cité, Mohamed Yahia-Berrouiguet, professeur de mathématiques à la retraite, décrivant auprès de l’AFP une copropriété privée à la dérive, avec des appartements squattés pouvant accueillir jusqu’à 20 personnes et des T5 «qui se louent jusqu’à 900 euros par des marchands de sommeil». Un constat confirmé par le député LFI de la circonscription, Sébastien Delogu, qui espère «que l’Etat apportera l’argent pour que la mairie puisse racheter des appartements et les requalifier». Patrick, propriétaire depuis 11 ans dans la cité, fait de son côté état de «branchements électriques sauvages» et de «compteurs piratés». Il décrit : «Certains se branchent directement sur le compteur général, ou même parfois sur l’ascenseur, il y a parfois quinze branchements par prise électrique.»

La cité Parc Kalliste, construite à la fin des années 1960, a été touchée ces dernières années par des problèmes de logement insalubre, de squats et de trafic de drogue. Comptant neuf barres d’immeubles, dont celle touchée, elle est située dans le 15e arrondissement de Marseille, où 43 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Mis à jour à 11 h 45 : nouveau bilan, détails et réactions