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Justice

Marseille : un imam condamné à six mois de prison avec sursis pour apologie du terrorisme

Coutumier des publications polémiques sur son compte X suivi par plus de 10 000 personnes, l’imam de la mosquée des Bleuets a été condamné ce vendredi 30 mai pour une publication en lien avec les attentats du 7 octobre 2023 en Israël.
Le tribunal correctionnel de Marseille, le 1er février 2021. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 30 mai 2025 à 11h06

Son nom est cité dans le rapport sur les Frères musulmans brandit par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau il y a une semaine. L’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille a été condamné ce vendredi 30 mai à six mois de prison avec sursis pour «apologie du terrorisme» après une publication sur le réseau social X en lien avec l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël. Le tribunal correctionnel de Marseille l’a également condamné à 2 000 euros d’amende, cinq ans d’interdiction d’accès aux droits civiques et à l’inscription au Fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).

Le religieux a été reconnu coupable pour avoir republié en juillet 2024 sur son compte, suivi par 10 800 personnes, une vidéo accompagnée d’un commentaire qualifiant de «légitime défense» l’attaque sanglante du mouvement palestinien Hamas qui a fait plus de 1 200 morts côté israélien le 7 octobre 2023.

Il a par contre été relaxé pour une seconde publication, dans laquelle il a reposté une vidéo accusant des soldats israéliens de torture sur un Palestinien, y ajoutant ce commentaire : «Daech à côté, ce sont des enfants de chœur».

L’imam entend reprendre ses activités

Le tribunal correctionnel de Marseille a ainsi suivi les réquisitions du parquet, à l’exception d’une demande de bannissement du réseau X pour six mois et d’une interdiction définitive d’exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets.

Après ce jugement, l’homme a déclaré à la presse qu’il entendait reprendre ses activités d’imam dès le prêche de vendredi. «Relayer ce n’est pas y adhérer et je n’adhérais pas à ces propos-là», a-t-il répété, comme lors de l’audience fin mars.

La mosquée et son imam avaient été au centre d’un bras de fer administratif à la fin de l’été, le préfet de police des Bouches-du-Rhône ayant menacé de fermer le lieu de culte, situé dans les quartiers Nord, à la demande de l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, justement en raison de ses propos et de ses publications en ligne. La procédure avait finalement été suspendue, suite au retrait «temporaire» de l’imam, le temps de passer un diplôme universitaire sur la laïcité, et la suppression de ses tweets.

L’imam et la mosquée des Bleuets sont cités dans le rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement, et rendu public la semaine dernière par le ministère de l’Intérieur. L’homme, de nationalité française, y est décrit comme jouissant «d’une grande popularité auprès des jeunes musulmans en raison notamment de sa maîtrise des réseaux sociaux».