Si le cargo parti d’Amérique du Sud à destination de Marseille avait, en ce mois de février 2020, réellement transporté la cargaison prévue, c’est-à-dire quelques tonnes de purée de banane, on dormirait encore sur ses deux oreilles à la mairie de Martigues. Gaby Charroux, le maire communiste depuis 2009 de cette ville des Bouches-du-Rhône, la quatrième municipalité du département acquise au PCF depuis 1959, serait probablement le plus heureux des hommes. A 77 ans, à la tête d’une ville de bord de mer au budget transfusé par l’Etat à coups de millions (compensant la perte de la juteuse taxe professionnelle de l’industrie pétrochimique), il pourrait être réélu aux municipales de 2021 et terminer son mandat en beauté, voire parvenir à désigner son successeur. Après tout, lui-même n’avait-il pas accédé au fauteuil de maire par le coup de pouce de son prédécesseur ?
Mais voilà, pour peu qu’on y jette un œil, un système semble apparaître en pleine lumière à Martigues. On est loin des grandes affaires qui occupent le devant de la scène, loin des cas de François Fillon, qui vient d’être condamné en appel à quatre ans de prison dont un ferme – il s’est pourvu en Cassation –,