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Justice

Martinique : le leader du mouvement contre la vie chère Rodrigue Petitot a été libéré

Détenu à domicile sous surveillance électronique, l’homme purgeait une peine de dix mois de prison ferme aménageable pour avoir proféré des menaces sur les réseaux sociaux à l’encontre des élus martiniquais. Il a été libéré vendredi 4 avril.
Rodrigue Petitot, devant la maison d'un parent où il était assigné à résidence au Lamentin, Martinique, 24 janvier 2025. (Layli Foroudi/REUTERS)
publié le 5 avril 2025 à 9h53

Encore inconnu l’été dernier, Rodrigue Petitot s’est fait connaître pour ses «punchlines», lancées sur les réseaux sociaux et lors de blocages de supermarchés de Martinique pour dénoncer les prix de l’alimentaire, en moyenne 40 % plus chers que dans l’Hexagone. Détenu à domicile sous surveillance électronique, le quadragénaire purgeait une peine de dix mois de prison ferme aménageable pour avoir proféré des menaces sur les réseaux sociaux à l’encontre des élus martiniquais. Il avait interjeté appel de ce jugement le 3 décembre 2024 et a finalement été libéré vendredi 4 avril.

Au lendemain du report de la décision de la cour d’appel de Fort-de-France au 12 juin, la défense de Rodrigue Petitot a fait valoir l’article 397.4 du code de la procédure pénale. Cette disposition légale oblige la cour d’appel à statuer dans un délai de quatre mois après avoir été saisie par un prévenu détenu, sans quoi ce dernier bénéficie d’une remise en liberté d’office. «Nous ne pouvons que nous satisfaire de l’application de la loi», a réagi maître Eddy Arneton, un des avocats de Rodrigue Petitot.

«C’est une satisfaction»

Dans le cadre de cette procédure, le président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) avait été placé en détention provisoire le 29 novembre 2024. À sa sortie du centre pénitentiaire de Ducos le 21 janvier dernier, il avait été équipé d’un bracelet électronique et placé en détention à son domicile du Lamentin. «C’est une satisfaction puisque nous plaidons que les procédures mises en œuvre à l’encontre de monsieur Petitot sont disproportionnées», a encore avancé Me Arneton.

Dans une vidéo diffusée en direct sur sa chaîne TikTok depuis l’extérieur du centre pénitentiaire de Ducos, Rodrigue Petitot a dit sa joie d’être «à nouveau libre de mes mouvements». Le chef de file du mouvement de contestation du coût de la vie en Martinique a été condamné à deux reprises pour des faits commis dans le cadre de ses actions. Une peine d’un an de prison avec sursis a été prononcée à son encontre le 21 janvier dernier en raison de son intrusion au domicile du préfet de la Martinique et de son altercation avec le représentant de l’Etat le 11 novembre 2024.