Une réunion d’urgence doit avoir lieu ce lundi 12 mai entre les autorités de la Martinique, au lendemain de la fusillade qui a fait trois morts à Fort-de-France. Les trois hommes ont été abattus vers 7 heures du matin (13 heures à Paris) devant un fast-food dans le centre du chef-lieu de l’île des Antilles, a fait savoir le procureur de la Martinique, Yann Le Bris, ajoutant que le ou les auteurs des tirs étaient en fuite.
Au moins 45 douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur les lieux, selon une source policière. «Il est prématuré de dire s’il s’agit d’un ou plusieurs tireurs», a déclaré le procureur, qui s’est rendu sur les lieux du crime. Toutefois, des premiers témoignages relayés par une source policière, affirment qu’il y avait deux tireurs, qui ont ensuite pris la fuite en deux-roues.
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«On a entendu un bruit, comme un bruit de mitraillettes, de fusils, mais on pensait que c’étaient des feux d’artifice», a expliqué sur la radio RCI un témoin, sous couvert de l’anonymat. «Quand on s’est approché, on a vu trois gars par terre», a-t-il ajouté. Des impacts de balles étaient visibles sur des véhicules à plusieurs dizaines de mètres de la scène de crime.
L’enquête a été confiée au commissariat de la préfecture de Martinique. «Il faut laisser le temps aux enquêteurs de faire leur travail», en analysant «les vidéos, auditionnant les témoins et étudiant l’environnement des victimes», a rappelé le procureur de la République. Même si pour l’heure l’identité précisée des victimes n’a pas été révélée, deux d’entre eux étaient néanmoins connus des services de police.
«C’est un choc, ça se passe tôt le matin, à une heure où il y a des gens qui marchent, il y a des gens qui courent… Ça renforce notre sentiment d’insécurité», a réagi le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre. Selon l’élu, «il est temps que des mesures exceptionnelles soient prises pour arrêter la circulation des armes» sur le territoire. «Il faut que l’Etat mette les moyens», a-t-il clamé.
Troisième plus fort taux d’homicide de France
Depuis le début de l’année, douze personnes ont été tuées en Martinique, dont neuf par balle. Les armes y circulent avec facilité et les trafics de stupéfiants se développent. En 2024, le département où vivent 350 000 personnes affichait déjà le troisième plus haut taux d’homicide de France avec 24 meurtres, dont 17 par arme à feu.
Le préfet de Martinique, Etienne Desplanques, «présentera dans les jours qui viennent les mesures mises en œuvre spécifiquement pour contrôler le trafic des armes», a fait savoir la préfecture dimanche dans un communiqué.
«Le nouvel épisode de violence qui s’est déroulé à Fort-de-France est insupportable et nécessite la mobilisation de tous les acteurs politiques et sociaux contre le trafic de drogue et la circulation des armes», a de son côté réagi sur X le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. «L’Etat mettra tout en œuvre pour trouver les auteurs et les traduire en justice», a promis le ministre, par ailleurs candidat à la présidence de LR.