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Libération
Sanction

Maternelle : condamnée pour avoir violenté une élève de 3 ans, une institutrice suspendue un an

L’enseignante de 52 ans, filmée en septembre 2024 en train d’assener un violent coup à une petite fille en larmes à Paris, a été condamnée par le rectorat à un an de suspension sans versement de salaire.
(Adrien Nowak/Hans Lucas. AFP)
publié le 7 juin 2025 à 20h00

Une institutrice de 52 ans condamnée en février à une amende pour avoir violenté une enfant de 3 ans en classe à Paris après avoir perdu son «sang-froid» a été suspendue un an sans versement de salaire par le rectorat, a-t-on appris ce samedi 7 juin auprès de son avocat.

«Cette sanction est extrêmement lourde et disproportionnée», a réagi l’avocat de l’enseignante, Me Laurent Hazan, confirmant une information du Parisien.

Sa cliente, qui a reçu début mai une sanction administrative de deux ans de suspension, dont un avec sursis, sans traitement, a déposé un recours «gracieux et hiérarchique» auprès du rectorat et de la tutelle de ce dernier, le ministère de l’Education nationale.

«Nous espérons que la durée de cette suspension sans salaire soit réduite. En cas d’échec, ce que nous n’espérons pas, nous saisirons le tribunal administratif», a indiqué l’avocat.

«Cette sanction va à l’encontre de l’enquête interne qui préconisait la clémence et un accompagnement», a relevé Me Hazan, défendant le parcours «sans aucune difficulté» de l’enseignante au cours de ses trente ans de carrière.

Suspendue à titre provisoire depuis les faits, survenus au lendemain de la rentrée, l’enseignante n’a pas exercé depuis. Contacté ce samedi, le rectorat n’a pas répondu.

«Forte pression»

Le 3 septembre 2024, elle avait été filmée par une mère d’élève en train d’assener un violent coup au niveau du dos à une petite fille en larmes, dans l’école maternelle des Frères-Voisin située dans le XVe arrondissement de Paris.

Cette scène s’était déroulée au lendemain d’une rentrée difficile pour cette classe de petite section de maternelle où étaient accueillis 29 élèves, certains atteints de handicap.

Le 21 février, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné la quinquagénaire à 3 000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis et décidé de ne pas inscrire cette condamnation à son casier judiciaire.

Les juges avaient alors tenu compte de «l’intensité du coup porté», ainsi que du contexte de «forte pression» pesant sur l’institutrice, et du fait qu’il s’agissait d’un «fait isolé».