On l’avait croisé en plein mois d’août sur une île grecque. Le teint plus blanc que jamais, le cheveu en bataille, la paupière toujours fatiguée, mais le short à la place du pantalon. Maurice Lantourne avait pris ses quartiers avec femme, belle-mère et enfants. Mais après une digression d’une poignée de secondes sur sa sortie en bateau du matin (le passionné de pêche avait ce jour-là fait chou blanc), rien à faire : voilà l’avocat lancé sur son sujet, le seul qui le prend aux tripes depuis 1996, Bernard Tapie. Soudain il exhume de sa mémoire l’un des seconds couteaux de cette saga, Jean Bruneau, qui vient de mourir. Lantourne raconte une nouvelle fois ce petit actionnaire du groupe Tapie dont l’ancien ministre-commissaire Valence-taulard avait discrètement acheté le soutien, histoire de contrôler, voire manipuler les initiatives qui lui profiteraient.
Il fait 30 degrés, c’est l’heure de l’ouzo mais Maurice Lantourne embraie sur son célèbre client, encore lui, toujours lui. Ses mots sont précis, comme s’il détaillait à nouveau le premier dossier qu’il a gagné pour lui, le Phocéa. Mais cette fois, il évoque les terribles traitements que Tapie s’est fait administrer au début de l’été, ultimes tentatives pour repousser la fin. «Il était hospitalisé en journée pour une opération sur les os, rentrait