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La police ouvre le feu sur une femme qui tenait des propos menaçants dans une gare RER de Paris, son pronostic vital engagé

Pour pouvoir arrêter une femme proférant des menaces et faisant apparemment l’apologie du terrorisme, la police a fait évacuer la station de RER Bibliothèque François-Mitterrand mardi 31 octobre. La suspecte a été blessée par des tirs policiers.
La police a fait évacuer la station de RER Bibliothèque François-Mitterrand mardi 31 octobre. (Michel Euler/AP)
publié le 31 octobre 2023 à 11h10
(mis à jour le 31 octobre 2023 à 15h20)

L’intervention de police a été déclenchée par l’appel d’un passager. A bord d’un RER C venant du Val-de-Marne, ce dernier a signalé à la police mardi 31 octobre dans la matinée «le comportement suspect d’une femme, intégralement voilée, proférant des menaces» et qui faisait apparemment l’apologie du terrorisme, selon des sources policières. Des témoins cités par BFM ou le Parisien précisent que la femme disait avoir l’intention de provoquer une explosion.

Comme la suspecte ne respectait pas les injonctions et les consignes données par les policiers qui avaient organisé son interpellation à la station de RER Bibliothèque François-Mitterrand, ils ont fait usage de leur arme, «craignant pour leur sécurité», ajoute une source policière à Libération. Selon le Parisien, elle a été touchée au ventre et le parquet de Paris a fait savoir que son pronostic vital était engagé.

«Vous allez tous y passer, Allah akbar, Boum», a-t-elle déclaré, selon des témoins, a indiqué le préfet de police de Paris Laurent Nuñez lors d’une conférence de presse. Les policiers lui ont «demandé de s’asseoir au sol», a expliqué le préfet. Mais la femme s’est relevée et s’est «dirigée vers les fonctionnaires de police». Ils lui ont «adressé des sommations», lui demandant de ne pas bouger et de montrer ses mains, pour vérifier qu’elle n’avait pas d’arme, mais elle a «refusé d’obtempérer à ces sommations», a détaillé le préfet de police.

Deux policiers ont alors tiré à huit reprises, a précisé le parquet qui avait initialement évoqué le tir unique d’un policier. Les vérifications ont permis d’établir qu’elle n’avait ni explosif, ni arme sur elle.

Cette femme, âgée de 38 ans, avait déjà été interpellée en juillet 2021, notamment par des militaires de l’opération Sentinelle. Ce jour-là, «vêtue également d’un voile intégral» et munie d’un «tournevis», elle avait tenu des «propos à caractère religieux» avec une «attitude menaçante», a expliqué Laurent Nuñez. Un temps placée en garde à vue, elle avait ensuite été «internée», car souffrant de «troubles psychiatriques».

Elle n’avait pas fait l’objet d’une fiche pour radicalisation (FSPRT), contrairement à ce que des sources policières ont indiqué dans un premier temps. L’identité de cette femme, qui a donné son nom à l’hôpital, mais n’avait pas de papier d’identité sur elle, doit encore être confirmée, a souligné le préfet de police.

Dans un contexte général d’«Urgence attentat», la station de RER a été évacuée et une opération de déminage était en cours en fin de matinée. Deux enquêtes parallèles ont été ouvertes. La police judiciaire est chargée de celle pour «apologie, menaces de mort et acte d’intimidation sur un dépositaire de l’autorité publique pour l’empêcher de conduire sa mission». La seconde, comme c’est le cas chaque fois qu’un policier ouvre le feu, a été confiée à l’IGPN pour «violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique».

Mis à jour à 15h20 avec la conférence de presse de Laurent Nuñez et des détails sur le profil de la mise en cause.