Hamid A. ne présente aucune pathologie psychiatrique ni trouble de la personnalité. C’est le résultat, rendu public ce mercredi, de l’expertise psychiatrique demandée par le parquet de Valence, quelques jours après l’intrusion agitée de l’homme de 43 ans dans le collège Jean-Zay où est scolarisé son fils. «Malgré un potentiel qualifié d’impulsif», le procureur de la République de Valence, Alex Perrin, affirme dans un communiqué que «son discernement n’étant ni aboli ni altéré au moment des faits, il est totalement responsable de ses actes».
Pour comprendre, il faut revenir au vendredi 15 octobre, lors de l’hommage à Samuel Paty organisé dans ce collège de la Drôme. Un collégien de 11 avait perturbé la minute de silence, faisant de la provocation et criant «Allah Akbar». Il a été puni d’un avertissement. Mais cette décision n’a pas plu au père. Contacté par téléphone le jour même, ce dernier félicitait le comportement de son fils et proférait menaces et insultes à l’encontre du proviseur.
L’affaire s’est ensuite aggravée lundi. Pour protester contre la sanction, Hamid A. s’est présenté dans l’établissement scolaire, injuriant le personnel «de manière encore plus vive, allant jusqu’à prononcer des menaces de mort», a rapporté le rectorat. Il aurait, selon le Dauphiné libéré, «menacé de brûler l’établissement», avant d’être rapidement arrêté par la police. Parallèlement à la garde à vue, une perquisition de son domicile a «permis la découverte d’une Bible, de deux livres salafistes, d’un nunchaku, d’un sabre, d’une canne-épée ainsi que la somme de 11 500 euros», selon le parquet.
Inconnu des services de suivi de la radicalisation
Lors de ses auditions, cet agent de sécurité âgé «n’a pas contesté la totalité des faits, notamment qu’il s’en était pris verbalement au personnel éducatif et qu’il allait mettre le feu à l’établissement, mais les a minimisés en évoquant sa colère face à la situation», précise le procureur de Valence. Si Hamid A. n’est pas connu des services en charge du suivi de la radicalisation, il a déjà eu affaire à la police pour des faits anciens n’ayant aucun lien avec ceux d’aujourd’hui.
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«Sa garde à vue ayant été prolongée, Hamid A. a été présenté dans le courant de la matinée de ce jour devant le procureur de la République de Valence» pour «des chefs de menaces de mort sur personnes chargées d’une mission de service public et d’atteintes aux biens publics. Les faits d’apologie du terrorisme n’ont pas été retenus à défaut du caractère public des propos tenus», souligne ce mercredi le parquet. Le juge des libertés et de la détention l’a placé sous contrôle judiciaire jusqu’à sa convocation devant le tribunal correctionnel, le 20 janvier.