A chaque fois qu’il est appelé à la barre, il porte ses doigts au bas de sa chemise blanche, trop longue, la tire un coup. Il n’a que la contrition à la bouche. La présidente lui relit les messages qu’il a postés sur X, deux jours après le drame. «Une poule malade on la tue, ces jeunes sont malades, on doit donc les tuer.» Ou : «La prison coûte bien trop cher, il faut revenir à la vieille méthode, la guillotine ou brûler vif, c’est au choix de la victime. Il faut maintenant trouver leur nom de famille et leur adresse, il faut que leur famille paye aussi.» Tempes rasées, bouclettes, large monture dorée, Willy B., abaisse son visage. Il a 21 ans. Il n’a que la contrition à opposer à la présidente.
Dans la nuit du 18 au 19 novembre, Thomas, 16 ans, meurt poignardé lors d’un bal dans la salle des fêtes de Crépol, un village de la Drôme, après un affrontement avec une bande de jeunes. Dès le lendemain, la fachosphère tourbillonne. «Meurtre anti-Blanc», «grand remplacement», «ensauvagement» (directement de la bouche de Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur),