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Joanna N., a reçu un nude d'un policier. Joanna N., a reçu un nude d'un policier. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)

«Un cauchemar»

#MeToo Police : enquête sur des violences sexuelles qui font système

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Des femmes, plaignantes ou mises en cause dans des enquêtes relatent à «Libé» les violences sexuelles qu’elles ont subies de la part de gendarmes et policiers. Des hommes qui auraient profité de leur statut et de la fragilité des victimes.
publié le 17 juin 2025 à 7h00

Avertissement

Cet article relate la description de violences sexuelles et peut choquer.

«Pourquoi ce policier m’envoie une photo de lui nu ? Est-ce que c’est de ma faute ?» A la barre du tribunal, Joanna N. s’effondre. On est en février 2025, la jeune femme témoigne contre le fonctionnaire affecté au commissariat du XIVe arrondissement de Paris où elle s’est présentée quelques mois auparavant. Elle venait porter plainte pour le viol qu’elle avait subi plus tôt dans la journée. Un policier qu’elle n’a jamais rencontré a pioché son numéro de téléphone dans un PV et l’a contactée dès le lendemain. Au départ sous un prétexte professionnel. Puis l’agent a dévié sur un autre terrain avec celle qui a l’âge de sa fille, 22 ans, demandant à l’apprentie coiffeuse de lui couper les cheveux. Et il a fini par lui envoyer une photo de lui dénudé, pubis apparent. Aux enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), Joanna N. a déclaré : «C’est comme si j’avais été violée une deuxième fois.»

En France, les violences commises par des policiers et des gendarmes envers des femmes plaignantes, témoins ou mises en cause sont un continent caché au croisement des dominations masculine et policière. Enquêtant en parallèle de Libé sur ce sujet, le média

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