C’est un soulagement pour Delphine Daviet et sa famille, qui n’auront pas à supporter une nouvelle épreuve. Dahbia Benkired, la meurtrière de Lola, a décidé de ne pas faire appel de sa condamnation, a appris Libération ce mardi 4 novembre auprès de ses avocats. Me Lucile Bertier indique que «notre cliente a décidé de ne pas interjeter appel pour des raisons qui lui sont propres. Sa décision était prise depuis longtemps […]. Elle souhaite désormais qu’on ne parle plus d’elle». Clotilde Lepetit, avocate de Delphine Daviet, exprime «leur soulagement de savoir que cette décision importante et juste [la condamnation de Dahbia Benkired, ndlr] soit définitive».
Dahbia Benkired, 27 ans, a été condamnée le 24 octobre à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour viols, actes de torture et pour le meurtre de Lola Daviet, 12 ans, le 14 octobre 2022. Devenant ainsi la première femme de l’histoire à être condamnée à la plus haute sanction prévue par le droit français.
Justice
Pour fixer cette peine, la cour avait «pris en compte le préjudice psychologique indicible causé à la famille par la perte d’une enfant, dans des circonstances aussi violentes et innommables», selon le président de la cour d’assises de Paris. Il avait expliqué que la cour a retenu «l’extrême gravité et la cruauté des faits criminels», qualifiés de «véritable supplice que [Dahbia Benkired a] pu infliger à Lola Daviet».
«Merci à la justice», avait immédiatement réagi Thibault Daviet, le frère de Lola, à l’annonce de la peine. «Même si ça ne nous rendra pas notre Lola», avait ajouté sa mère.
«Gravité tout à fait exceptionnelle»
Au premier jour du procès, le 17 octobre, Dahbia Benkired s’était excusée auprès de la famille de Lola. Elle a avoué une partie des viols et le meurtre, mais a toujours nié les actes de torture.
L’avocat de Dahbia Benkired, Me Alexandre Valois, avait évoqué une «décision sans surprise» et des «motivations claires» face à la «gravité tout à fait exceptionnelle des faits». Le conseil s’est dit satisfait que «l’audience judiciaire a pu se passer sereinement» et a rendu hommage à «la dignité de la famille de Lola». Me Valois disait alors espérer que cette condamnation puisse «faire comprendre à certaines personnes que les procès expéditifs n’apportent rien».
Le portrait
En plus des images violentes et d’attitude tantôt provocatrice, tantôt amorphe de l’accusée, le procès de Dahbia Benkired, algérienne sous OQTF au moment des faits, a été rendu compliqué pour les parties civiles à cause de la récupération politique incessante venue de partis politiques et de médias d’extrême droite. Depuis 2022, la famille Daviet a toujours récusé toute utilisation des images de Lola, par quelque tendance politique que ce soit.