«De laborieuses journées les attendent», a déploré Maître Kelly Monteiro, avocate de la famille Dartois suite à la décision de faire appel de Ludovic Bertin, principal suspect du meurtre de la jeune Victorine. Lundi, il «a interjeté appel de la décision de la Cour d’assises de l’Isère le condamnant à la réclusion criminelle à perpétuité», a informé l’avocate générale Françoise Benezech ce mardi 10 décembre, et confirmant une information du journal Le Dauphiné Libéré. Le procès devrait se tenir en 2025, à une date encore inconnue, devant la Cour d’assises de la Drôme, qui dépend également de la Cour d’appel de Grenoble, a-t-elle précisé.
L’avocate de la famille de la jeune femme de 18 ans, retrouvée morte le 28 septembre 2020 dans un ruisseau de la petite ville de Villefontaine (Isère), s’est dite «pas du tout étonnée» de la décision de Ludovic Bertin de faire appel, étant donné «son positionnement tout le long du procès et sa personnalité». Avant d’ajouter que «les parties civiles sont très attristées qu’il leur inflige à nouveau un long et douloureux procès».
Reportage
Vendredi 6 décembre, la justice avait condamné Ludovic Bertin à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt ans. Le suspect était jugé depuis deux semaines pour avoir étranglé et noyé la jeune femme, après avoir tenté de la violer, ainsi que pour une affaire distincte de viol sur une autre jeune femme, prénommée «Vicky», en 2018. Le meurtrier, âgé de 29 ans, a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation. L’avocate générale avait requis jeudi la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 25 ans. François Bezenech avait justifié ses réquisitions en estimant que l’accusé cherchait une «proie à violer» et avait suivi un «scénario soigneusement calculé».
Victorine Dartois, étudiante en BTS communication, avait disparu le 26 septembre 2020 alors qu’elle rentrait à pied au domicile familial à Villefontaine (Isère), à une trentaine de kilomètres au sud-est de Lyon, après un après-midi de shopping avec des amies. Son corps avait été retrouvé dans un ruisseau moins de 48 heures plus tard, son jean abandonné à proximité. L’autopsie avait établi qu’elle avait été étranglée et noyée.
«Dispute»
Arrêté dans une station-service d’une commune voisine quelques semaines plus tard après le meurtre, après avoir été dénoncé par son meilleur ami, Ludovic Bertin avait avoué avoir tué la jeune femme. Le procureur adjoint de Grenoble l’avait mis en examen pour «enlèvement, séquestration et meurtre précédé d’une tentative de viol».
Il a en revanche toujours farouchement nié avoir tenté de la violer, justifiant son geste par une «dispute» lors de leur rencontre fortuite et par des troubles liés à son addiction à la cocaïne. Il dispose de dix jours pour faire appel de cette condamnation.
Mise à jour : ce mardi 10 décembre à 13h33, avec l’ajout de l’appel interjeté par le condamné.