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Drogue

Mocro Maffia : à Amsterdam, le procès hors norme des Hollandais violents

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Alors que son cerveau présumé est jugé aux Pays-Bas et que le «super-cartel» dont elle faisait partie a été «démantelé» selon Europol, la Mocro Maffia voit son influence se tasser au profit d’un trafic plus horizontal et mondialisé.
Une descente de police à MOntfort cet automne dan sle cadre d'une enquête de blanchiment d'argent. (ANP. AFP)
publié le 25 décembre 2022 à 20h47

Son organisation a longtemps été considérée comme la plus puissante et la plus dangereuse d’Europe. Ridouan Taghi, 45 ans, cerveau présumé de la Mocro Maffia, nébuleuse organisation néerlando-marocaine de la drogue, est jugé depuis plus de dix-huit mois aux Pays-Bas dans le cadre d’une vaste affaire de trafic de cocaïne. A ses côtés, une quinzaine d’autres suspects doivent répondre de treize meurtres ou tentatives de meurtres. Un procès hors norme et hautement sécurisé : le building où il s’y tient est surnommé «le bunker» et les avocats des parties civiles y plaident masqués pour ne pas être identifiés. L’instruction, fruit d’une enquête tentaculaire ouverte en 2017, s’appuie sur le témoignage d’un sicaire repenti de la Mocro Maffia, qui a lui-même vu plusieurs de ses proches assassinés après s’être livré à la police, dont son avocat.

L’ombre de l’organisation plane aussi sur le meurtre à Amsterdam du journaliste d’investigation Peter R. de Vries et les menaces sérieuses qui visent le chef du gouvernement néerlandais et la princesse héritière, désormais sous protection policière. Soupçonné d’être derrière cette vague de terreur, Ridouan Taghi s’est forgé depuis longtemps une réputation d’ultraviolent, très loin de la gueule d’ange souriant sur une plage