C’est ce qui est convenu d’appeler un roman à clés. Monaco Confidential, publié aux éditions Nouveau Monde, répond parfaitement à la définition. Rédigé par deux journalistes rompus aux tambouilles monégasques, Pascal Henry et David d’Equainville, il se réfugie derrière des pseudonymes pour éviter d’éventuelles poursuites judiciaires. Mais le diable reconnaîtra aisément les siens.
Ça ne se passe pas dans une principauté, mais, nuance, une toute petite «royauté» au sud-est de la France. Il y est surtout question d’un oligarque russe, Oleg Chestov, propriétaire du club de foot local, riche collectionneur de tableaux. Accessoirement d’un puissant promoteur immobilier local, rebaptisé Patros – trop facile… Le suzerain local n’a pas de nom mais est bien campé : «La chaleur froide du menteur avait remplacé la froideur souriante du monarque.»
Villa en Floride
Monaco Confidential mérite surtout le détour pour détailler avec minutie comment Chestov réussit à échapper aux sanctions occidentales visant les oligarques russes depuis l’invasion de la Crimée et l’Ukraine. D’abord, il n’était pas à Moscou quand Vladimir Poutine avait convoqué les principaux d’entre eux pour un rappel à l’obéissance. «Il avait été choisi pour jouer le rôle du vilain petit canard, plus utile en volatile mis au coin à l’étranger qu’en soutien