Un édifice religieux musulman à nouveau pris pour cible. Des inscriptions racistes ainsi que des dessins de croix gammées ont été retrouvés sur les murs d’une mosquée en construction à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, a déploré ce mercredi 19 juin auprès de la communauté musulmane locale.

Brigitte Barèges, maire LR de la ville et candidate aux législatives avec le soutien d’Eric Ciotti et du Rassemblement national, a condamné «avec la plus grande fermeté ces inscriptions intolérables», dans un message publié sur X (ex-Twitter). Idem pour la branche départementale du Parti communiste, qui a écrit sur le même réseau social : «L’extrême droite n’est pas encore au pouvoir que ses nervis se croient déjà tout permis».

Ce sont les ouvriers du chantier qui ont découvert mardi matin ces dessins et des messages sur les murs du bâtiment en construction, raconte auprès de l’AFP Mohamed Hajji, président de l’Association musulmane de Montauban. «C’est la cinquième fois que nous retrouvons ce genre de tags racistes. La dernière fois, c’était une tête de cochon, nous n’avons pas pour le moment porté plainte car nous n’avons pas envie de faire le jeu des fascistes et racistes, qu’ils fassent du buzz autour de cela», explique un membre de l’association. «Tous les jours nous devons faire face à des incivilités et des propos racistes», poursuit-il.

Pour Jérémy Le Moinier, le secrétaire de la section du PCF de Montauban interrogé par France 3, ces tags sont le résultat «d’un racisme dévergondé qui existe depuis déjà longtemps dans le Tarn-et-Garonne», a-t-il expliqué, refusant de qualifier ces tags de «calomnie» comme le fait Brigitte Barèges. «Il y a une expression de l’extrême droite dévergondée, ils n’ont plus peur et cela est dramatique», précise-t-il.

Les inscriptions haineuses se multiplient depuis plus d’un an dans le département. «Pendant la campagne des européennes, sur les affiches, les visages de candidats de gauche à Montauban ont été tagués de croix gammées. De même on a retrouvé des messages fascistes sur le portail du lycée à Beaumont-de- Lomagne», a détaillé Jérémy Le Moinier.

De son côté, Brigitte Barèges a dénoncé une récupération politique de ces événements par le Front Populaire «qui organise demain à 18 heures une manifestation anti-RN au moment même où nous tenons à l’Hôtel de Ville une séance du Conseil Communautaire». «Les tags ont été effacés par les services de la mairie», a précisé l’élue qui tient «à rassurer la communauté musulmane de (s)on désaccord total avec ces évènements».