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Libération
Violences à l'école

Montpellier : Samara, violemment agressée devant son collège, est sortie de l’hôpital

Dans une interview à «Midi Libre», la mère de la collégienne de 13 ans, indique que sa fille, sortie de l’hôpital le lundi 8 avril, «ne va pas bien» psychologiquement.
Devant le collège Arthur-Rimbaud à Montpellier, le 4 avril 2024. (Alain Robert/SIPA)
publié le 9 avril 2024 à 8h49

Les faits se sont déroulés il y a tout juste une semaine, et l’émotion n’est pas retombée au collège Arthur-Rimbaud, devant lequel Samara a été rouée de coups mardi 2 avril par un groupe de jeunes. Dans une interview à Midi libre, sa mère Hassiba, confie que l’adolescente va plutôt bien physiquement, même si elle est sortie de l’hôpital avec «un traitement contre l’épilepsie.» Mais «psychologiquement, elle ne va pas bien». Visiblement anxieuse, la jeune fille cherchait à se dissimuler en sortant de l’hôpital, «elle regardait à droite, à gauche, portait une capuche» précise sa mère. Elle s’exprime peu, et a des difficultés pour dormir : «Elle se couche tard et a du mal à trouver le sommeil.»

La passivité de l’encadrement confirmée par Samara

Sur les faits, la jeune fille semble confirmer les propos de sa mère la semaine passée. Aucun membre du personnel de l’établissement ne l’aurait empêchée de sortir du collège pour la protéger, alors que sa mère avait joint son professeur principal par téléphone pour lui demander de garder sa fille à l’intérieur de l’établissement. La jeune fille a raconté à sa mère que «trois élèves l’avaient attirée depuis l’entrée du collège vers l’arrêt de bus où se trouvait le groupe qui s’en est pris à elle». Mais quand Samara «est tombée au sol, elle a perdu connaissance, et après, c’est le trou noir», rapporte Hassiba.

Une mission de l’inspection générale de l’Education nationale est sur place depuis le vendredi 5 avril. Ses deux membres ont une semaine, jusqu’à ce vendredi, pour rendre les conclusions de leur rapport. La mère de Samara doit les rencontrer demain, mercredi 10 avril. «J’ai noté tous les témoignages que j’ai recueillis», précise-t-elle. Par ailleurs, elle indique que la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, l’a appelée «cinq fois» depuis l’agression, simplement «pour prendre des nouvelles de Samara.»

Dans cette affaire, trois mineurs, une jeune fille de 14 ans, élève comme Samara dans l’établissement Arthur-Rimbaud, dans le quartier populaire de La Mosson-La Paillade, et deux garçons de 14 et 15 ans scolarisés dans d’autres établissements de la ville, ont reconnu avoir frappé la collégienne et ont été mis en examen vendredi 6 avril dans la soirée pour «tentative d’homicide volontaire» et placés sous contrôle judiciaire. Le parquet estime donc qu’ils avaient l’intention de tuer Samara.

Selon le parquet, qui n’évoque aucune dimension religieuse, ce déferlement de violence contre la collégienne trouverait son origine dans les «invectives» entre élèves sur les réseaux sociaux.