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Justice

Mort d’Aymen, 13 ans, fauché en marge de France-Maroc : le chauffard condamné à 8 ans de prison

William C., à l’époque âgé de 20 ans et sans permis de conduire, avait percuté l’adolescent près de Montpellier lors des festivités après la demi-finale de la Coupe du monde de foot le 14 décembre 2022.

A la marche blanche en mémoire d'Aymen, le 20 décembre 2022 à Montpellier. (JEAN-MICHEL MART/PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP)
Publié le 23/10/2025 à 20h48

Le chauffard accusé d’avoir mortellement fauché Aymen, 13 ans, alors qu’il conduisait sans permis, en marge des célébrations de la demi-finale France-Maroc lors de la dernière Coupe du monde de football, a été condamné ce jeudi 23 octobre à huit années de prison.

Après une heure et demie de délibéré, la cour criminelle de l’Hérault a reconnu William C., 23 ans, coupable de «violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

La cour a écarté la légitime défense, soulevée par la défense de l’accusé. Dans son réquisitoire, l’avocat général, Robert Bartoletti, avait réclamé une peine de 12 années de réclusion criminelle. «C’est pas la faute à pas de chance, c’est la faute uniquement à son comportement», avait estimé le représentant du ministère public, en évoquant le «drame absolu» de la perte d’un enfant.

Le 14 décembre 2022, des dizaines de supporters arborant le drapeau marocain étaient descendus dans les rues du quartier de La Mosson, en périphérie de Montpellier, à l’issue de la demi-finale remportée 2-0 par la France.

Au même moment, William C., alors âgé de 20 ans et qui n’avait pas le permis de conduire, a décidé d’aller fêter la victoire de la France avec la voiture de sa mère, drapeau tricolore accroché à la portière.

Il s’était retrouvé bloqué à proximité des supporters du Maroc, qui le chahutent et arrachent son drapeau français. Il démarre alors en trombe, effectue un demi-tour sur les voies du tramway où se trouvent des dizaines de personnes et en percute trois, dont Aymen, qui mourra peu après, et en blesse légèrement un autre.

«Ça ne nous ramènera pas le petit frère»

Pendant l’enquête et durant les deux jours de procès, le mis en cause n’a cessé d’affirmer que, pour lui, c’était un «accident» et qu’il n’avait «pas vu» qu’il renversait plusieurs personnes.

L’accusé avait également présenté ses excuses à plusieurs reprises à la famille d’Aymen. «Nous entendons que ce sont des excuses sincères, qu’il regrette vraiment. Ca n’excuse pas l’acte, ça ne nous ramènera pas le petit frère, mais ça nous touche», a affirmé devant la cour le frère aîné d’Aymen, Saïd.

Le décès du jeune homme avait endeuillé Montpellier et un millier de personnes avaient défilé, roses blanches à la main, pour rendre hommage à l’adolescent. Sa mort avait aussi provoqué des échauffourées dans le quartier défavorisé où s’était déroulé le drame.