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Libération
Violences policières

Mort de Cédric Chouviat : un procès requis contre trois policiers pour «homicide involontaire»

Le parquet de Paris a requis mardi 29 octobre un procès contre les trois policiers qui ont commis des «négligences» lors d’un banal contrôle routier ce qui avait conduit à la mort de ce père de famille de 42 ans en janvier 2020.
Lors d'un hommage rendu à Cédric Chouviat deux ans après sa mort, en janvier 2022. (Antoine Mermet/Hans Lucas.AFP)
publié le 30 octobre 2024 à 10h40
(mis à jour le 30 octobre 2024 à 11h10)

Plus de quatre ans après les faits, on se dirige vers un procès. D’après une information de Mediapart, que l’AFP a pu confirmer, le parquet de Paris a requis mardi 29 octobre un procès pour «homicide involontaire» contre trois policiers au terme de l’enquête sur la mort du livreur Cédric Chouviat en 2020. Selon le réquisitoire définitif, le parquet souligne que les trois fonctionnaires ont commis des «négligences» et «leur action conjuguée durant l’interpellation s’est révélée être la cause directe de l’homicide involontaire».

«Il nous apparaît évident qu’un procès s’impose. Il ne doit cependant pas être dévalué par le choix d’une qualification qui est un non-sens juridique car elle ne reflète pas la réalité du caractère volontaire des violences subies, ont réagi Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats de la famille de la victime. C’est une caricature d’un traitement totalement à décharge. Nous contestons cette qualification et exprimons notre indignation aux côtés de la famille.» Il revient désormais au juge d’instruction de renvoyer ou non les policiers en procès.

Banal contrôle

Le 3 janvier 2020 à Paris, à l’issue d’un banal contrôle de police justifié par l’état de la plaque d’immatriculation de son scooter, Cédric Chouviat se retrouve plaqué sur le sol du quai Branly par trois agents. Ceux-ci enchaînent deux clés d’étranglement et un plaquage ventral. Le père de famille de 42 ans fait un malaise et son cœur s’arrête quelques dizaines de secondes plus tard. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort officiellement deux jours plus tard.

Trois des quatre policiers qui ont participé au contrôle, alors âgés de 23 à 33 ans, ont été mis en examen en juillet 2020 pour homicide involontaire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte sur ce drame, tandis qu’une quatrième policière a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assistée. Plusieurs expertises médicales ont mis en cause les gestes d’interpellation des policiers.

En parallèle, la famille de Cédric Chouviat pose la question de l’intentionnalité des violences de leur part, leur reprochant de n’avoir pas réagi assez vite aux signes d’asphyxie de la victime, qui a répété neuf fois «j’étouffe» en treize secondes avant de faire un malaise. Les policiers ont pourtant contesté avoir perçu les «signes manifestes» de l’asphyxie de Cédric Chouviat.

Mis à jour à 11 heures avec plus d’éléments et la réaction des avocats de la famille.