L’enquête sur la mort de Célya, petite fille de six ans tuée cet été en Seine-Maritime, progresse. Le beau-père de l’enfant, soupçonné d’avoir enlevée puis tuée dans la nuit du 12 au 13 juillet, a été mis en examen et placé en détention provisoire, a indiqué ce vendredi 4 octobre le parquet de Rouen. Agé de 42 ans, le suspect a été mis en examen le 26 septembre dernier pour «tentative de meurtre sur conjoint», «enlèvement de mineur de moins de 15 ans» et «meurtre sur mineur de moins de 15 ans», a précisé le parquet, confirmant une information de Paris-Normandie. Il a été placé en détention provisoire au centre hospitalier du Rouvray où il avait été hospitalisé d’office à l’issue de sa garde à vue mi-juillet en raison de troubles et d’idées «délirantes», selon cette source.
Violences
Célya avait été retrouvée morte dans la nuit du 12 au 13 juillet dernier dans une zone boisée de la commune de Saint-Martin-de-l’If, quelques heures après avoir été enlevée par le compagnon de sa mère. Ce dernier avait été interpellé dans le même secteur. L’«examen externe» du corps de la fillette avait «mis en évidence des faits d’une extrême violence, un fracas majeur du crâne de l’enfant à l’arrière de la tête qui a très probablement causé son décès». «Armé d’un couteau», l’homme s’était laissé «interpeller sans heurt», avait alors déclaré le procureur.
«C’était comme un coup de folie»
C’est la mère de la fillette qui avait appelé la gendarmerie, vendredi 12 juillet peu avant 18 heures, pour dire qu’elle venait de se faire agresser au couteau par son compagnon. L’homme aurait pris de la cocaïne plusieurs fois dans la journée et s’en était pris à la fillette pour une raison inexpliquée. «C’était comme un coup de folie», avait alors rapporté la mère, auditionnée dans la matinée à l’hôpital par les enquêteurs et qui a elle-même reçu des coups de couteau et présentait «neuf plaies» sur le corps.
Décryptage
Le quadragénaire avait déjà été condamné «à cinq reprises» depuis 2009 pour des affaires de stupéfiants et «incarcéré pour ce type de faits», avait également détaillé le procureur de Rouen. L’homme était également connu pour des troubles du comportement, selon une source proche de l’enquête, mais le couple n’avait pas été signalé pour des violences intrafamiliales.
La disparition de Célya avait déclenché une «alerte-enlèvement», un dispositif adopté en France en février 2006 qui consiste à lancer une alerte massive en cas de rapt d’enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l’enfant et de son ravisseur. C’était la deuxième fois seulement qu’un enfant est retrouvé mort depuis son lancement en 2006.