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Disparition

Mort d’Henri Leclerc, avocat engagé et en colères

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Le pénaliste, «dernier des géants» du barreau, s’est éteint, ce samedi, à l’âge de 90 ans. Au cours de plus de soixante ans de carrière, il aura plaidé les plus grands dossiers du XXe siècle : Lucien Léger, Richard Roman, Florence Rey, Dominique Strauss-Kahn, Véronique Courjault...
Henri Leclerc, en septembre 2017, à Paris. (Jérôme Bonnet/Libération)
publié le 31 août 2024 à 20h28

Personne ne le sait, mais, pendant toute sa carrière, Henri Leclerc a côtoyé un ange. Une créature juchée près de son oreille pour lui susurrer les mots qui emportent et ceux qui acquittent, ceux qui rhabillent même le pire salaud d’un peu d’humanité. «Mon ange, c’est l’irrationnel […] celui qui s’empare de moi lorsque je veux convaincre et qui, brusquement, me souffle les choses auxquelles je n’ai pas pensé», nous racontait-il en 2017, devenu rédacteur en chef d’un jour à Libération. Ce samedi 31 août, le pénaliste est parti rejoindre son ange, quelque part au firmament des avocats, certainement le seul endroit où on prend perpétuité sans s’en indigner, a annoncé sa fille à l’AFP ce samedi 31 août. «J’ai l’impression de durer parmi les fantômes», avait coutume de répéter celui qui a prêté serment le 14 décembre 1955 et usé sa robe noire jusqu’à la corde. Ses confrères Jacques Vergès, Jean-Louis Pelletier ou Thierry Lévy sont morts avant lui. Sans parler de son ami, Robert Badinter.

De son côté, «Henri», comme on l’appelait dans le milieu – nul besoin de patronyme, il n’y en