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Libération
Justifications

Mort de Jean Pormanove : «Tout était consenti» assure Safine Hamadi, l’un des vidéastes accusés de violence

Dans une interview diffusée sur RTL ce lundi 1er septembre, le coanimateur de la chaîne Kick sur laquelle les vidéos en direct étaient partagées a assuré ne pas être à l’origine du décès du streameur mi-août.

Jean Pormanove (au centre), avec Safine Hamadi (à droite) et Owen Cenazandotti. (DR)
Publié le 01/09/2025 à 12h14

«Ce n’est pas moi qui ai tué [Jean Pormanove]. Aucun de nous ne l’a tué.» Dans une interview diffusée ce lundi 1er août sur RTL, Safine Hamadi, l’un des anciens animateurs de la chaîne Kick sur laquelle le streameur est décédé en direct mi-août, s’est défendu de tout acte de maltraitance contre son ancien partenaire.

Dans les vidéos diffusées en direct, Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, âgé de 46 ans au moment de sa mort, était régulièrement visé par des brimades, des coups parfois très violents, des insultes et autres humiliations. «Je ne le maltraitais pas du tout», a malgré tout assuré Safine Hamadi, 23 ans, qui animait la chaîne avec Owen Cenazandotti, alias Naruto. «Tout était consenti», a-t-il insisté, précisant que Jean Pormanove était «libre».

Selon Safine Hamadi, les réactions de Jean Pormanove, qui protestait parfois vivement, étaient mises en scène : «Nous, ce qu’on voulait, c’est que ça soit spectaculaire et les réactions, justement, elles étaient poussées, pour que les gens reprennent les vidéos, pour qu’ils parlent de nous, pour faire plus de buzz.» Le streameur a également précisé qu’il avait perçu, à l’instar de Jean Pormanove, 6 000 euros par mois pour son rôle d’«acteur» dans les vidéos et que la chaîne était administrée par Owen Cenazandotti.

Les violences ne seraient pas à l’origine de sa mort

Après l’ouverture d’une enquête par le parquet de Nice sur la mort du streameur, une autopsie a exclu «l’intervention d’un tiers» dans ce décès. Sa mort «n’a pas une origine traumatique», a conclu l’autopsie. «Les causes probables du décès apparaissent donc d’origine médicale et /ou toxicologique.» Pour autant, il apparaît que les deux hommes lui ont infligé des violences et humiliations tout en sachant que son état de santé se dégradait.

La mère de Jean Pormanove, interrogée dans l’émission Sept à huit sur TF1 dimanche, a indiqué avoir reçu un message de son fils lui indiquant se sentir «séquestré avec leur concept de merde». «Je l’ai appelé, il me dit : “Ça va, t’inquiète pas." Il m’a rassurée.Il ne se sentait pas en danger», a-t-elle témoigné.

Une première enquête ouverte fin 2024, après la révélation de Mediapart, avait conduit au placement en garde à vue d’Owen Cenazandotti et de Safine Hamadi, ensuite relâchés sans faire l’objet de poursuites. Tant Jean Pormanove que l’un des autres protagonistes des vidéos, surnommé Coudoux, avaient, selon le parquet, «fermement» contesté être victimes de violences, invoquant «des mises en scènes destinées à faire le buzz» et à gagner de l’argent, grâce aux dons des internautes versés à la plateforme lors de «défis» en direct.