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Libération
Violences policières

Mort de Jérôme Laronze, paysan abattu par un gendarme : la justice attendue de pied ferme

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En mai 2017, après neuf jours de fuite, l’éleveur de Saône-et-Loire a été tué par un gendarme. Huit ans après, la Défenseuse des droits estime pour la première fois que ces tirs n’étaient ni proportionnés ni nécessaires. Les parties viennent d’être notifiées de la fin de l’instruction.
Rassemblement en hommage au septième anniversaire du décès de l’agriculteur Jérôme Laronze, avec ses sœurs, à Mâcon en avril 2024. (Ketty Beyondas/Maxppp)
publié le 22 mai 2025 à 17h08

La scène vieille de huit ans est aussi brève que violente. Le 20 mai 2017 à Sailly (Saône-et-Loire), alors qu’il essaye d’échapper à un contrôle, l’agriculteur Jérôme Laronze est tué au volant de sa voiture par un gendarme, Mehdi B. Le maréchal des logis-chef de 38 ans touche l’éleveur trois fois : deux balles dans le dos, une dans la cuisse. Libération retrace les méandres d’une enquête d’autant plus longue qu’ après des plaintes de la famille Laronze, l’information judiciaire s’est étendue à deux délits : non-assistance à personne en danger et modification de scène de crime.

Le premier parce que ni les gendarmes auteurs des tirs – Camille P., une collègue de Mehdi B., a aussi fait feu – ni les autres militaires arrivés ensuite n’essayent de secourir la victime. Le second car seulement deux des six étuis de munition (communément appelés «douilles») sont retrouvés au cours de l’enquête. Du moins jusqu’à de nouvelles recherches sur place en 2023. Ce samedi 24 mai, quasiment huit ans jour pour jour après la mort de Jérôme Laronze,