«On vient d’avoir un appel de la Timone, un médecin en réa nous annonce avoir reçu deux victimes de Flash-Ball.» Sur les ondes radio de la police marseillaise, dans la nuit du 1er au 2 juillet, la nouvelle circule un peu avant 3 heures du matin. Marseille connaît alors sa troisième nuit de révoltes après la mort de Nahel M. Ce docteur du principal hôpital de la ville appelle la police pour solliciter l’ouverture d’une enquête judiciaire alors qu’il vient de prendre en charge deux cas graves, tous deux touchés par les tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) de policiers. Le premier est Hedi R., dont le «pronostic vital est très engagé», informe le médecin, et qui s’en sortira avec de graves séquelles. Le second est Mohamed Bendriss, un Algérien de 27 ans qui vient de mourir d’un arrêt cardiaque. Le médecin relève sur son thorax une marque en forme de «cocarde», typique des traces d’impact laissées par les munitions de LBD, comme l’avait raconté Libération. L’autopsie, réalisée dans la foulée, confirme que Mohamed Bendriss était en bonne santé et a
Enquête
Mort de Mohamed Bendriss à Marseille : révélations sur un déploiement du Raid hors de tout contrôle
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Trois «opérateurs» de l'unité locale du Raid, rue de Rome à Marseille dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, la veille de la mort de Mohamed Bendriss. (Frédéric Munsch/SIPA)
par Ismaël Halissat
publié le 28 août 2023 à 7h30
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