Moins de cinq mois après, Florian M., le policier à l’origine de la mort de Nahel est remis en liberté. Après avoir tiré sur l’adolescent de 17 ans à Nanterre le 27 juin, ce fonctionnaire, âgé de 38 ans, avait été mis en examen pour meurtre et placé en détention deux jours plus tard. Il a finalement été libéré ce mercredi 15 novembre, affirme le parquet de Nanterre auprès de Libération, confirmant une information de France Inter.
Témoignage
«Une nouvelle demande de mise en liberté a été déposée le 9 novembre 2023 par les avocats du policier mis en examen, après son interrogatoire réalisé le même jour par les deux magistrats instructeurs chargés du dossier, explique le parquet. Par décision du 15 novembre 2023, les juges d’instruction ont décidé d’y faire droit, estimant que les critères légaux de la détention provisoire du policier incarcéré depuis le 29 juin 2023 n’apparaissaient plus remplis à ce stade de l’instruction.»
Sur X (ex-Twitter), le syndicat Unité-SGP-Police s’est dit «soulagé que [leur] collègue Florian soit enfin libre et puisse retrouver sa famille». Le syndicat, qui comme son concurrent principal Alliance Police soutient toujours les policiers mis en cause, dit avoir «confiance dans le travail des enquêteurs».
Interdiction de se rendre à Nanterre
Le dernier débat judiciaire sur la détention de Florian M. avait eu lieu devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles, au cœur de l’été. Le 10 août, cette juridiction avait rejeté une demande de remise en liberté du policier. La décision des magistrats était notamment justifiée par le risque de nouveaux troubles à l’ordre public et pour la propre sécurité de l’agent.
L’arrêt consulté par Libération évoquait également les risques de pression du policier sur son collègue, présent au moment du tir. «Toutes les discordances entre leurs versions respectives n’ont pas été levées, expliquait la cour d’appel de Versailles. En particulier, leurs auditions successives et la confrontation n’ont pas permis d’établir lequel d’entre eux aurait prononcé les paroles entendues sur [une vidéo] et évoquant “une balle dans la tête”». De plus, les deux agents «n’ont pas la même version du comportement du conducteur». Avec l’avancée des investigations, ces raisons retenues cet été par les magistrats ne semblent désormais plus justifier une détention provisoire.
Le policier reste placé sous contrôle judiciaire, informe le parquet, avec une interdiction d’entrer en contact avec les témoins et les parties civiles, de se rendre à Nanterre et de détenir une arme. Florian M. a également une obligation de verser un cautionnement.
Mise à jour à 15 h 30 : ajout de contexte et réaction du syndicat Unité-SGP-Police.