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Justice

Mort de Nahel : l’enquête sur l’adolescent tué par un policier à Nanterre, officiellement terminée

Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier
Le juge d’instruction a terminé son enquête sur la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin 2023. Les parties ont désormais trois mois pour faire des observations, avant que le parquet ne demande le renvoi ou non devant une cour d’assises du policier.
Manifestation en faveur de la justice pour Nahel, à Nanterre, le 6 juin 2024. (Aurelien Morissard/AP)
publié le 7 août 2024 à 16h54

L’enquête dans le cadre de l’affaire Nahel est terminée, apprend-on ce mercredi 7 août. L’avis de fin d’information judiciaire, qui avait été ouverte pour meurtre, a été rendu le 2 août, selon l’avocat de la mère du jeune homme tué en juin 2023 et une source proche du dossier, confirmant une information du Figaro et de RTL. Me Nabil Boudi a notamment salué un avis de fin d’information judiciaire «qui arrive dans des délais beaucoup plus rapides que ceux rendus habituellement par la justice». Selon lui, ce délai «n’est pas si surprenant que ça, compte tenu de l’émotion et du trouble à l’ordre public provoqué par le drame».

Nahel, 17 ans, a été tué le 27 juin 2023 d’une balle, tirée à bout portant par un policier qui contrôlait la voiture lorsque celle-ci redémarrait. La Mercedes jaune s’est ensuite encastrée dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin. Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, a été infirmée par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. L’auteur du coup de feu mortel, Florian M., a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Trois mois pour faire des observations

«A notre sens, l’information judiciaire a permis de confirmer ce qu’on a vu sur les images, à savoir que le tir n’était pas nécessaire, et que le policier n’aurait jamais dû faire usage de son arme à feu», fait savoir ce mercredi l’avocat de la mère de Nahel. De son côté, le conseil du policier mis en examen, l’avocat Laurent-Franck Liénard, a dit son intention de «faire des observations aux fins de non-lieu».

Les parties ont désormais trois mois pour faire des observations, avant que le parquet ne demande le renvoi ou non devant une cour d’assises du policier auteur du tir.

Lors de l’enquête, une reconstitution des faits a eu lieu le 5 mai. En présence de leurs avocats, les policiers : Florian M., son collègue présent ce jour-là - placé sous le statut plus favorable de témoin assisté - ainsi que plusieurs témoins ont été confrontés à leurs déclarations, notamment pour établir si l’auteur du tir était en danger de mort.

Mi-juillet, une confrontation s’est par ailleurs tenue entre les policiers, la mère de Nahel et les deux passagers présents dans la voiture avec l’adolescent au moment des faits. Depuis le début de cette affaire, les policiers soutiennent ne jamais avoir eu l’intention de tuer le jeune homme de 17 ans.