Quelques jours après le drame, le recueillement. Les obsèques de Shemseddine, 15 ans, mort vendredi après avoir été passé à tabac la veille à Viry-Châtillon (Essonne), auront lieu mardi, assure Jean-Marie Vilain, le maire de la ville, ce lundi 8 avril. Elles se tiendront «dans une commune juste à côté de Viry-Châtillon», explique-t-il dans une interview accordée à l’AFP. Une cagnotte qui aurait été créée dans le week-end par la famille de l’adolescent pour financer ses obsèques réunit pour l’heure plus de 14 000 euros.
La famille de l’adolescent «a été très touchée par les nombreuses marques de soutien reçues ces derniers jours» et «souhaite vivement que son intimité soit respectée lors de ce moment de recueillement», a-t-elle annoncé dans un communiqué. La famille ne veut «la présence d’aucun média» aux obsèques, a-t-elle ajouté. «Un dispositif sera mis en place afin d’assurer le respect de leur souhait», a indiqué la préfecture de l’Essonne dans un communiqué.
Billet
Une marche blanche aura par ailleurs lieu vendredi 12 avril et devrait probablement passer dans les rues autour du collège Les Sablons, où l’adolescent était scolarisé. L’organisation est encore en discussion avec la famille. «Les gens sont atterrés par ce qu’il se passe […], c’est la stupeur de voir comment on peut arriver à ce degré de violence, en plus pour un motif futile», s’est ému le maire centriste.
Quatre jeunes hommes ont été mis en examen pour assassinat dans la nuit de dimanche à lundi après la mort de Shemseddine, tabassé jeudi devant son collège de Viry-Châtillon pour un différend impliquant la sœur de deux d’entre eux, a annoncé le parquet d’Evry. Deux des mis en cause - un majeur de 20 ans et un mineur - ont été écroués tandis que deux autres mineurs sont incarcérés provisoirement avant un débat contradictoire mercredi, a expliqué le procureur d’Evry Grégoire Dulin dans un communiqué.
Des échanges «relatifs à la sexualité»
Selon les premiers éléments de l’enquête et les déclarations des mis en cause, cités par le procureur, les deux frères ont appris, plusieurs jours auparavant, que «leur sœur correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité». «Craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle. Ils avaient ensuite appris que la victime se vantait de pouvoir librement parler avec leur sœur, n’ayant pas encore eu à subir de pression de leur part», a ajouté Grégoire Dulin.
Reportage
«Un adolescent a le droit de parler avec qui il veut, des sujets qu’il veut, tant que ça respecte les uns et les autres», a réagi le procureur, ajoutant qu’«un frère ou une sœur aînée» n’a pas à dicter à ses petits frères et sœurs «la conduite à tenir avec [leurs] copains et [leurs] copines».
Dimanche en fin d’après-midi, un autre adolescent de 15 ans a été violemment agressé par plusieurs personnes «en pleine rue» à Viry-Châtillon, a fait savoir le parquet. Son pronostic vital n’est pas engagé. Une enquête a été ouverte pour violences aggravées avec préméditation, avec arme et en réunion, a ajouté le ministère public, précisant que «cette affaire n’a pas de lien» avec la mort de Shemseddine.
Mise à jour à 19h30, la famille de l’adolescent «souhaite vivement que son intimité soit respectée» lors de l’enterrement.