De la «diabolique de Nancy», il restera sans doute cette image intacte qui a traversé le temps et les médias : un visage rond serti de deux yeux bleu azur, des bouclettes soigneusement mises en pli et un air de respectabilité outragée. Simone Weber est entrée dans les annales judiciaires dans un tourbillon de laque et de scandale, prenant place dans le box des accusés d’une cour d’assises pour répondre du meurtre d’un amant et de l’empoisonnement d’un mari. C’était en janvier 1991. Dans cette salle comble, elle a écopé d’une peine de vingt ans de réclusion criminelle ainsi que d’une réputation de coriace pour l’éternité. Elle est devenue «la mémé flingueuse» ou «l’exocet» (en pleine guerre du Golfe on lui trouvait une capacité de frappe redoutable, un sens de la réplique plus rapide qu’un missile…). Tant et si bien que les chroniqueurs et aficionados de faits divers n’ont jamais oublié la «bonne dame» avec ses dénégations de joueuse de bridge alors que les preuves s’amoncelaient. Elle s’est éteinte ce jeudi 11 avril à l’âge de 94 ans. Simone Weber n’aura capitulé devant rien sauf devant la mort.
Un numéro caché dans les chiffres du Loto
La dernière fois qu’on l’a eu au téléphone, en 2015, elle souffrait d’arthrose des «orteils jusqu’à la racine des cheveux» et vitupérait : «On a volé l’argent des Français avec mon affaire. C’est une honte que des gens vivent des misères pendant que la justice bouffe tout.» Un an après, elle pestait dans la presse contre un téléfilm de France 3 sur son affaire : «Je s