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Drame

Mort d’Emile : «Rien ne nous aura été épargné», déplorent les parents du petit garçon

A l’occasion de la date anniversaire des deux ans de la disparition de l’enfant, sa famille prend la parole ce mardi 8 juillet pour se plaindre du traitement qui leur a été réservé dans la prise en charge de l’affaire.
Le village du Vernet, le 27 mars 2024, où le garçonnet a disparu en juillet 2023. (Laurent Carré/Libération)
publié le 8 juillet 2025 à 15h37

«Cela fait deux ans que la disparition d’Emile a déchiré nos vies, que le sol s’est dérobé sous nos pieds et que nous avons été noyés dans l’angoisse». Voilà ce qu’expriment les parents du petit Emile, mardi ce 8 juillet, dans un communiqué transmis par leur avocat.

«Rien ne nous aura été épargné […] nous avons vu étalés et décryptés nos visages, notre passé, nos parcours, nos opinions politiques réelles ou fantasmées, notre foi catholique, nos habitudes, nos qualités, nos défauts, ceux de nos chères familles, de nos amis, regrettent Marie et Colomban Soleil. Nous avons vu les êtres que nous aimons traînés dans la boue, calomniés tant et plus. Partout : dans les médias, sur les réseaux».

Le petit garçon de 2 ans et demi a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver chez ses grands-parents, dans leur résidence secondaire du Haut-Vernet, un hameau isolé des Alpes-de-Haute-Provence. Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fin mars 2024 par une promeneuse du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau.

Un an plus tard, coup de théâtre, les grands-parents d’Emile et deux de leurs enfants majeurs avaient été placés en garde à vue pour «homicide volontaire» et «recel de cadavre», avant d’être relâchés 48 heures plus tard, car «les charges n’étaient pas suffisantes» pour une éventuelle poursuite, selon les termes du procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. «Nous avons été épiés, photographiés à notre insu, assiégés chez nous par les caméras», affirment les parents d’Emile. «Et pourtant, pendant deux ans, nous nous sommes encore et encore astreints au silence. Car nous n’avons rien à dire», ajoutent-ils, assurant vouloir «connaître la vérité» et «tout mettre en œuvre pour que justice lui soit rendue».

Un grand-père «déjà déclaré coupable par le tribunal médiatique», selon son avocat

Lors de sa dernière conférence de presse du 27 mars, le procureur avait révélé qu’Emile avait été victime d’un «traumatisme facial violent», évoquant «la probable intervention d’un tiers». Il avait également précisé que la piste familiale n’était «pas refermée». Interrogée mardi sur BFMTV, l’avocate du grand-père d’Emile Philippe Vedovini a regretté que son client ait été «déjà déclaré coupable par le tribunal médiatique», évoquant des «gardes à vue assez violentes […] plus à charge qu’à décharge». Selon Isabelle Colombani, son client tout comme elle ont depuis reçu «des courriers de menaces».

«Cela fait désormais plus de trois mois que les gardes à vue se sont achevées sans qu’aucune charge soit retenue à leur encontre, on peut légitimement imaginer que les enquêteurs, désormais, explorent d’autres pistes, se mobilisent sur d’autres pistes que la piste intrafamiliale», a déclaré pour sa part à l’AFP Julien Pinelli, le défenseur de la grand-mère d’Emile, Anne Vedovini.

Depuis sa conférence de presse du 27 mars, le procureur d’Aix n’a fait aucune déclaration sur l’affaire : «il n’y a rien de nouveau communicable» et «la cellule d’enquête reste active», a-t-il écrit samedi dans un SMS laconique à l’AFP.