Le chauffeur du bus ayant eu un accident jeudi aux alentours de Châteaudun, provoquant la mort d’une adolescente de 15 ans, a été mis en examen vendredi 31 janvier, a appris Libération. Il est inculpé des chefs d’«homicide involontaire et blessures involontaires aggravées» par le fait que le suspect conduisait sous l’emprise de stupéfiant, précise le parquet dans un communiqué. Des faits pour lesquels il encourt jusqu’à sept ans d’emprisonnement.

Si le conducteur n’a pas été placé sous détention, contrairement aux réquisitions du parquet, son permis de conduire lui a été retiré, il lui est interdit de quitter le territoire national et il devra entamer un suivi médical «aux fins de désintoxication».

Plutôt dans la journée, le parquet de Chartres avait annoncé que ce dernier «avait consommé de la résine de cannabis». «Le résultat des analyses sanguines, connues en cette toute fin de matinée, permet de déterminer que le chauffeur du bus avait consommé de la résine de cannabis avant l’accident puisqu’il est détecté une présence de ce produit avec un seuil supérieur à 0,5 nanogramme, cette quantité ne pouvant correspondre avec une consommation dite passive», précise le procureur de la République, Frédéric Chevallier.

Le conducteur de 26 ans, dont la garde à vue a été prolongée, affirme pourtant de son côté que «c’est sa compagne qui consomme régulièrement et qui pourrait être à l’origine de ce résultat». «Il s’est réservé le droit de solliciter une contre-expertise», ajoute le parquet. Par ailleurs, alors que le suspect maintient que la manœuvre d’un véhicule arrivant en face l’aurait obligé à dévier sa trajectoire, lui faisant perdre le contrôle de son car, les analyses des images d’une caméra installée sur un autre véhicule, placé derrière le car, viennent contredire cette version.

Par ailleurs, les services de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) sont actuellement en train de vérifier l’état de toutes les installations techniques du car ayant eu l’accident, «notamment sur les ceintures de sécurité équipant les sièges du bus, afin de comprendre si celles-ci étaient en bon fonctionnement au moment des faits et si elles étaient utilisées pendant le transport», précise le parquet. «De même, la conservation de tout élément technique du bus, notamment le chronotachygraphe [sorte de boîte noire, ndlr] permettant d’apprécier la vitesse, a été réalisée. Un contrôle technique du bus avait été réalisé en fin d’année dernière.»

S’agissant de la jeune fille tuée dans l’accident, un examen externe du corps a permis de déterminer qu’elle avait succombé à un traumatisme crânien, sans qu’il y ait besoin de pratiquer d’autopsie. Son corps pourra être remis dès ce samedi à la famille. De plus, «aucun enfant blessé n’est plus hospitalisé».

Mise à jour à 13 h 30 : ajout d’éléments fournis par le parquet de Chartres et à 22h04 avec la mise en examen du conducteur.