Ces dernières années, Yvan Colonna n’avait plus qu’une seule idée en tête : revoir un jour son île, la Corse, quittée bracelets aux poignets le 5 juillet 2003 au terme de quatre ans de cavale aussi chiche qu’homérique à travers le maquis, après l’assassinat du préfet Claude Erignac. De son arrestation, annoncée avec tambours et trompettes par un Nicolas Sarkozy qui se taillait alors une stature de présidentiable au ministère de l’Intérieur, à sa requête pour violation de la présomption d’innocence, jugée irrecevable en 2016 par la Cour européenne des droits de l’homme, «le berger de Cargèse» a toujours nié avoir tué le grand commis de l’Etat. Conscient que la justice était définitivement passée, après trois condamnations à la réclusion criminelle à perpétuité – la dernière en 2011 – Colonna, 61 ans, espérait apercevoir à nouveau les contreforts de la Castagniccia depuis une cellule de la prison de Borgo. Son rêve s’est évaporé avec lui, ce lundi, après avoir été strangulé à mains nues puis étouffé dans la salle de musculation de la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) début mars. La famille d’Yvan C
Disparition
Yvan Colonna, mort d’une figure noire de la lutte armée corse
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Yvan Colonna avait été reconnu coupable de l'assassinat du préfet Erignac. (Reuters)
par Willy Le Devin
publié le 21 mars 2022 à 21h42
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