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Libération
Disparition

Yvan Colonna, mort d’une figure noire de la lutte armée corse

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Triplement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat, en 1998, du préfet Claude Erignac, Yvan Colonna est décédé ce lundi, après avoir été brutalement agressé en prison début mars. Celui qui a toujours clamé son innocence emporte avec lui un pan de l’histoire sanglante du nationalisme corse.
Yvan Colonna avait été reconnu coupable de l'assassinat du préfet Erignac. (Reuters)
publié le 21 mars 2022 à 21h42

Ces dernières années, Yvan Colonna n’avait plus qu’une seule idée en tête : revoir un jour son île, la Corse, quittée bracelets aux poignets le 5 juillet 2003 au terme de quatre ans de cavale aussi chiche qu’homérique à travers le maquis, après l’assassinat du préfet Claude Erignac. De son arrestation, annoncée avec tambours et trompettes par un Nicolas Sarkozy qui se taillait alors une stature de présidentiable au ministère de l’Intérieur, à sa requête pour violation de la présomption d’innocence, jugée irrecevable en 2016 par la Cour européenne des droits de l’homme, «le berger de Cargèse» a toujours nié avoir tué le grand commis de l’Etat. Conscient que la justice était définitivement passée, après trois condamnations à la réclusion criminelle à perpétuité – la dernière en 2011 – Colonna, 61 ans, espérait apercevoir à nouveau les contreforts de la Castagniccia depuis une cellule de la prison de Borgo. Son rêve s’est évaporé avec lui, ce lundi, après avoir été strangulé à mains nues puis étouffé dans la salle de musculation de la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) début mars. La famille d’Yvan C