Huit minutes de déchaînement de violence entre les murs d’un établissement pénitentiaire dit «sécuritaire», destiné aux condamnés à de longues peines ou jugés dangereux… et personne n’a rien vu. Au lendemain du décès d’Yvan Colonna des suites de son agression, mercredi 2 mars, par Franck Elong Abé, dans une salle de sport de la maison centrale d’Arles, se pose plus que jamais la question de la surveillance des «détenus particulièrement signalés» (DPS), ce qu’ils étaient l’un et l’autre. Au moment des faits, «le PCI [poste de centralisation de l’information, où se trouvent des écrans affichant les images de vidéosurveillance, ndlr] était tenu par deux personnels. […] Ni l’un ni l’autre n’a vu l’agression en cours sur les caméras. Il convient de se demander pourquoi», note la direction de l’établissement dans son rapport du 3 mars, dont Libération a pu prendre connaissance.
Info Libé
La réponse donnée par ce rapport, versé à la procédure judiciaire, est affaire d’arithmétique et de priorités : deux écrans à neuf «tuiles», pour «plus de 280 caméras» dans l’ensemble de la maison