Le procureur de la République de Sarreguemines (Moselle) a tenu à envoyer un «message de circonspection». Lors d’une conférence de presse donnée ce lundi 7 août en fin d’après-midi, Olivier Glady est revenu avec prudence sur l’information, dévoilée par BFMTV et RMC puis confirmée par l’AFP, qu’une ressortissante allemande de 53 ans a été découverte ce lundi 7 août enfermée dans une chambre d’appartement à Forbach (Moselle), dénudée et le crâne rasée.
Selon cette première version cette femme serait aussi apparue dénutrie et présentant des fractures. La femme affirme que son mari la séquestre et la torture depuis 2011. Elle serait parvenue à donner l’alerte en subtilisant le téléphone de ce dernier et en contactant les secours allemands de Wiesbaden, dans le Land de la Hesse.
Où en est l’enquête ?
Cet Allemand de 55 ans, qui avait été interpellé lundi à 6 heures au domicile du couple à Forbach (Moselle), a été placé en garde à vue pour séquestration, viols aggravés et actes de torture et de barbarie, mesure qui a été prolongée «en fin d’après-midi», a indiqué lors d’une conférence de presse Olivier Glady. Le mari, inconnu des services de police français, actuellement en recherche d’emploi, nie les faits qui lui sont reprochés et évoque «une maladie de son épouse». Un signalement a été fait en 2019 par le voisinage du couple pour tapage, sans «qu’aucun trouble particulier [n’ait] été constaté». Des vérifications sont en cours pour connaître la situation judiciaire et policière de cet homme en Allemagne. Examinée par l’unité médico-judiciaire de Metz, la victime présumée n’a pour l’heure pas été auditionnée. Elle doit encore être vue par le médecin légiste et son témoignage confronté à celui de son mari.
Malgré tout, les premières heures d’enquête invitent à la «prudence». Le procureur de la République appuie : «On semble s’éloigner d’une déclinaison de Barbe-Bleue dans l’Est.» Des éléments viennent au moins nuancer «le fait brut, des actes de torture et barbarie […] la question des viols sont également analysés par les services de police» sans qu’Olivier Glady n’ait d’élément à apporter sur ce sujet.
Qu’ont découvert les policiers sur place ?
Les forces de l’ordre ont retrouvé la plaignante dans une chambre, le crâne rasé, mais «dépourvue d’entrave» avec «un téléphone filaire à proximité du lit» où elle a été découverte. Aucune trace de sang n’a été constatée «dans un environnement immédiat qui pourrait témoigner de violences». Dans cet appartement, que le couple loue depuis 2011, «aucun élément apparaissant avec évidence aux yeux des policiers» ayant réalisé les constatations ne semble attester que cette femme allemande aurait été enfermée. Les grillages tendus aux fenêtres semblent avoir été mis en place pour empêcher les neuf chats du domicile de déambuler, comme le rapportait BFMTV. Une source policière avait également indiqué la présence «d’un banc de torture», ce qui a été démenti par le procureur. La présence d’un «carnet» dans lequel l’homme aurait, selon RMC, «noté ses faits, et les moments où il nourrissait la victime», a aussi été démentie par Olivier Glady en conférence de presse.
Quel est l’état de santé de la plaignante ?
Le scanner de la plaignante n’a montré aucune fracture ou ecchymose. «Elle ne présente pas un état de déshydratation significatif», a également précisé le procureur. L’homme auditionné «soutient que sa femme souffre d’un cancer». Interrogé sur le fait que cette femme se présentait avec le crâne rasé, le procureur a ajouté : «Compte tenu de la constatation objectivée de cette silhouette rapportée à l’hypothèse d’une maladie, il y aurait une articulation plus raisonnable de cette apparence, que le produit de mauvais traitements ou de brimades.» La question du suivi médical de cette femme «est actuellement décryptée», les enquêteurs ont pris attache avec la Caisse primaire d’assurance maladie. Quant à la propriétaire de l’appartement, elle était «avisée de la maladie affectant cette femme», tout comme une partie du voisinage qui décrit «un couple très discret».