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Rencontre

Mounia Merzouk, un an après la mort de son fils : «Nahel venait d’avoir 17 ans, il avait le temps de préparer ses rêves»

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Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier
Entre combat et désespoir, la mère de Nahel Merzouk, tué par un policier le 27 juin 2023 à Nanterre, vit enfermée chez elle et attend impatiemment un procès. Elle organise une marche en la mémoire de l’adolescent samedi 29 juin.
Mounia Merzouk, la mère de Nahel, à Nanterre, le 10 juin 2024. (Laura Stevens /Modds pour Libération)
publié le 22 juin 2024 à 8h02

Du 27 juin 2023, Mounia Merzouk se souvient de l’appel d’une amie qui lui dit que son fils a eu un «accident» sans plus de détail, de son arrivée en trombe sur les lieux, et de son immense douleur. Ce jour-là, à 8 heures 19, son fils de 17 ans, Nahel, est tué par le tir d’un policier à Nanterre. Plusieurs jours de révoltes suivront. Près d’un an après, Mounia Merzouk, dans le salon de son appartement, situé dans une résidence populaire de la ville des Hauts-de-Seine, souffle qu’elle n’a «plus de vie». Depuis février, cette femme de 45 ans a repris tant bien que mal le travail. Elle se lève aux aurores pour livrer «des chimios» à des malades atteints de cancer. «J’ai plus rien de mon fils, j’ai que des souvenirs, j’ai que des photos. Je rentre du travail, et puis je sors plus de chez moi.»

Cet enfermement, Mounia Merzouk explique s’y plier en partie pour éviter les regards, les questions qui lui sont adressées dès qu’elle est dehors. Son visage et sa chevelure blonde sont désormais bien connus à Nanterre et au-delà. «Heureusement, la plupart des gens que je livre ne me reconnaissent pas, je speede et quand ça arrive, je m’en sors en disant que j’ai une autre livraison derrière, que je suis pressée.» Même les sourires, les messages empathiques et encouragements ne passent plus. «Les