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Mobilisation

Mouvement du 10 septembre : Bruno Retailleau attend «jusqu’à 100 000 personnes» mobilisées, 80 000 policiers et gendarmes déployés

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, anticipe pour mercredi des blocages, notamment du périphérique, ainsi que des «actions coup de poing» dans les gares ou les aéroports.

A Paris, le 9 juin. (Telmo Pinto/NurPhoto. AFP)
Publié le 08/09/2025 à 21h32, mis à jour le 09/09/2025 à 13h51

Quelque «80 000 gendarmes et policiers» seront déployés mercredi pour éviter tout débordement dans le cadre du mouvement social «Bloquons tout», a annoncé lundi soir Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur bientôt démissionnaire. «On ne tolérera aucun blocage, aucune violence», a-t-il martelé face à Léa Salamé, au journal de 20 heures de France 2.

Face à une mobilisation qui pourrait rassembler «jusqu’à 100 000 personnes sur l’ensemble du territoire», le ministre de l’Intérieur a ajouté ce mardi 9 septembre qu’une «petite trentaine d’hélicoptères», ainsi que des drones, des engins lanceurs d’eau et des blindés Centaure de la gendarmerie participeront au dispositif de sécurité. Un dispositif «absolument massif», a-t-il jugé, à l’issue d’une réunion avec l’ensemble des préfets. Un arrêté préfectoral a d’ailleurs été pris en Ile-de-France est «autorise la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen d’une caméra installée sur un hélicoptère de la gendarmerie nationale», a ajouté la préfecture de police de Paris sur X. Le ministre de l’Intérieur a également souligné que des forces de sécurité seront déployées «dès ce [mardi] soir sur des zones sensibles».

Analysant la genèse et l’évolution du mouvement du 10 septembre, le locataire de Beauvau a vivement critiqué LFI et Jean-Luc Mélenchon. «Au départ, il y a eu une mobilisation citoyenne» qui «a été depuis confisquée et détournée», a-t-il estimé. Puis «ça a été une radicalisation» par «la mouvance d’extrême gauche». «On sait que ces groupuscules […], ils sont déterminés, ils sont organisés et l’ultragauche est ultraviolente», a détaillé Bruno Retailleau. Les autorités s’attendent à des actions diverses sur tout le territoire allant de blocages de gares, de raffineries, d’axes de circulation à des opérations de sabotages de radars automatiques et des manifestations classiques.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a d’ailleurs rappelé de ce mardi matin que les forces de l’ordre «ne tolèreront aucune dégradation, aucun blocage» et «interviendront systématiquement» mercredi. Invité de BFMTV /RMC, il a relevé que «l’appel général «Bloquons tout a été repris par l’ultragauche», de sorte que les autorités «s’attendent à des actions dures» mais pas forcément à «un mouvement qui mobilise la société civile».

Le responsable de la sécurité dans la capitale et en petite couronne s’attend à divers types d’actions le 10 septembre : «quelques manifestations», parfois déclarées parfois non. «Certaines seront interdites car elles auront lieu dans des endroits où il n’y a jamais eu de manifestations», a souligné Laurent Nuñez sur BFMTV-RMC. Surtout, il anticipe des blocages, en particulier sur le périphérique qui «semble très ciblé». Des «opérations coups de poing» pourraient aussi cibler «les dépôts d’hydrocarbures, les gares, les aéroports…», anticipe le préfet de police de Paris.

Elysée, Matignon, ministères, Assemblée nationale et Sénat protégés par les forces de l’ordre

Les autorités s’attendent à des mobilisations diverses sur tout le territoire, dont l’ampleur reste la principale inconnue, s’agissant d’un «mouvement horizontal où chacun fait ce qu’il veut». Sont évoqués pêle-mêle des blocages de gares, d’axes de circulation, de raffineries, de dépôts de la grande distribution comme Amazon, des opérations péages gratuits ou chariots gratuits (partir de grandes surfaces sans payer), des sabotages de radars automatiques, de distributeurs de billets, ou encore des manifestations classiques.

Les services de renseignement considèrent que le 10 septembre sera «une journée qui comptera» car il y a «de la grogne et de la colère». En outre, cette mobilisation s’inscrit dans «une séquence, une journée d’action syndicale étant prévue le 18 septembre».

Dans la capitale, les forces de l’ordre se préparent à faire face à toute éventualité. Comme lors du mouvement des gilets jaunes ou des manifestations contre la réforme des retraites, elles auront pour mission de sécuriser tous les lieux emblématiques de la capitale : Elysée, Matignon, ministères, Assemblée nationale et Sénat.

Sur le reste du territoire, les préfectures sont également en alerte. Les autorités envisagent des mouvements plus forts dans certaines régions, comme l’ouest notamment, avec les villes de Rennes et Nantes.

Mise à jour : ce mardi 9 septembre à 13 h 51, avec l’ajout des nouvelles déclarations de Bruno Retailleau à l’issue de sa réunion avec les préfets.