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Tensions

Mutation forcée, manifestations : la police judiciaire râle et l’Intérieur sévit

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Au lendemain de l’accueil hostile du patron de la police nationale, Frédéric Veaux, à Marseille, le directeur de la police judiciaire du Sud, Eric Arella, a été démis de ses fonctions. Pour le soutenir, des manifestations improvisées ont eu lieu ce vendredi.
Des membres de la Police judiciaire manifestent en soutien au directeur de la PJ du Sud, Eric Arella, ce vendredi à Toulouse. (Lionel Bonaventure/AFP)
par Fabien Leboucq, Ismaël Halissat et Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 7 octobre 2022 à 20h36

«Déloyauté» : sûrement le pire des maux que l’administration policière peut reprocher à l’un de ses fonctionnaires. C’est cette accusation qu’adresse l’«entourage» du patron de la police nationale au commissaire Eric Arella. Le directeur zonal de la police judiciaire (DZPJ) du Sud a été démis de ses fonctions, ce vendredi. Il paye le prix de la contestation, par ses troupes, de la réforme en cours de la police judiciaire : les «pjistes» méridionaux ont froidement manifesté leur mécontentement face au directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, en visite jeudi à Marseille. Là est cette «déloyauté» reprochée à Eric Arella. Le limogeage de ce haut fonctionnaire, respecté par celles et ceux qu’il dirige, comme par les magistrats locaux, donne une autre ampleur à la crise qui couve depuis des semaines au sein de la police judiciaire : la guerre de position est aujourd’hui un conflit ouvert.

Ces dernières semaines, pour tenter de désamorcer la fronde, Frédéric Veaux s’est attelé à une tournée des services de police judiciaire. Au cours de ce «Veaux tour», comme le nomment ses contempteurs, le DGPN a plusieurs fois croisé des gilets pare-balles posés au sol, et barrés de rubans noirs, en symbole de protestation des e