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Interview

Narchomicides à Marseille : «Les grands bandits ont laissé le terrain le plus dur aux jeunes»

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Après la mort d’un chauffeur de VTC le 4 octobre, tué par un mineur de 14 ans recruté sur les réseaux sociaux, l’auteur Philippe Pujol analyse la façon dont les dealers exploitent les fragilités psychologiques d’adolescents «cramés» pour en faire leur main-d’œuvre.
Près du parc Bellevue, dans le quartier Félix Pyat, à Marseille en 2018. (Yohanne Lamoulère/Tendance Floue/Tendance Floue)
publié le 8 octobre 2024 à 9h46

La cérémonie funéraire aura lieu ce mardi 8 octobre après-midi à Marseille. Pour les proches de Nessim Ramdane, c’est le temps du recueillement en mémoire de ce chauffeur de VTC de 37 ans, abattu d’une balle à l’arrière du crâne par l’un des deux passagers qu’il avait pris en charge, dans la nuit du vendredi 4 octobre. Son meurtrier présumé, placé en détention provisoire dimanche soir, n’a que 14 ans.

Nessim Ramdane, «totalement extérieur à tout trafic de stupéfiants», a précisé le procureur de la République, n’était pas sa cible. En garde à vue, l’adolescent aurait expliqué qu’il avait été recruté sur les réseaux sociaux. Il avait commandé une voiture pour se rendre à la cité Félix Pyat, mandaté par un trafiquant de drogue depuis sa prison pour tuer un membre d’un clan rival, moyennant 50 000 euros. Une équipée-représailles, après la mort, mercredi 2 octobre, d’un autre adolescent, âgé lui de 15 ans. Envoyé dans la même cité pour intimider un concurrent, il avait été repéré, lardé de coups de couteau avant d’être «brûlé vif», a expliqué le procureur.

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