Félix Bingui, le chef présumé du clan «Yoda», l’un des principaux gangs de narcotrafiquants de Marseille à l’origine d’une sanglante guerre des gangs, a été extradé depuis le Maroc et «est arrivé sur le sol français», a annoncé ce mercredi 22 janvier Gérald Darmanin. «C’est une grande réussite pour la police et pour la justice française dans la zone de narcotrafic, et je voudrais remercier les autorités marocaines qui ont agi comme un pays frère et un pays ami», a ajouté le garde des Sceaux sur BFMTV.

Interpellé en mars dernier à Casablanca au Maroc, Félix Bingui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt signé par un juge d’instruction marseillais pour «importation de stupéfiants en bande organisée, transport, détention, acquisition, cession de stupéfiants, association de malfaiteurs […] blanchiment et non justification de ressources», précisait à l’époque le parquet de Marseille dans un communiqué.

Accusé d’être à l’origine d’une sanglante guerre du narcotrafic dans la deuxième ville de France, qui oppose le clan Yoda à la DZ Mafia, Félix Bingui attendait depuis mars son extradition. Selon la même source, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a dès son arrivée place Vendôme œuvré «discrètement» auprès de son homologue marocain pour obtenir cet accord d’extradition, qui constitue une «victoire contre le narcobanditisme», s’est félicité le garde des Sceaux sur X. Rappelant au passage que lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il avait obtenu son arrestation, et remerciant «très sincèrement les autorités marocaines d’avoir enclenché le processus d’extradition, qui permettra enfin à la justice française de le juger».

Félix Bingui avait été interpellé sur mandat d’arrêt d’un juge d’instruction marseillais pour «importation de stupéfiants en bande organisée, transport, détention, acquisition, cession de stupéfiants, association de malfaiteurs […] blanchiment et non justification de ressources». En avril 2024, il avait lors d’une audience à la Cour de cassation de Rabat accepté d’être extradé vers la France. «M. Bingui a accepté son extradition et nous espérons que les magistrats chargés du dossier aborderont le sujet avec sérénité et en toute indépendance, dans le respect des droits de la défense», a commenté auprès de l’AFP son avocat, Me Philippe Ohayon.

Mis à jour mercredi 22 janvier à 17h20 avec l’arrivée en France de Félix Bingui.