Si «ce n’est pas un exercice de culturisme» qu’est venu faire Eric Dupond-Moretti, dit-il, ça y ressemble tout de même. Le ministre de la Justice a été interrogé, ce mardi 9 avril, par la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic. «Un sujet particulièrement grave», assure le garde de Sceaux dans son propos liminaire, qui «tue notre jeunesse, terrorise nos concitoyens et met à l’épreuve nos institutions, notre République et même l’état de droit». Cette audition intervient à l’approche de la clôture des travaux des parlementaires et de la remise d’un rapport potentiellement délicat pour l’exécutif, tant les failles en la matière paraissent nombreuses.
Devant cette même commission, au début du mois de mars, des magistrats marseillais avaient notamment déploré leur impuissance face à l’emprise des narcotrafiquants sur la ville. Olivier Leurent, le président du tribunal judiciaire de Marseille pointait une «aggravation constante de tous les indicateurs», une «guerre asymétrique» entre l’Etat et les dealers. Isabelle Fort, procureure adjointe responsable de la «juridiction interrégionale criminalité organisée» au parquet de Marseille, relevait que l’augmentation affichée des saisies de drogues et d’armes «n’a pas freiné l’expansion des