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Prisons

Narcotrafic : qu’est-ce que le «carcere duro», le régime de détention antimafia italien dont veut s’inspirer Gérald Darmanin ?

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Après les assassinats des juges Falcone et Borsellino en 1992, le gouvernement socialiste italien a mis en place un régime de détention bien plus drastique que celui des quartiers de haute sécurité. Plus de 700 détenus y sont encore assujettis.
Le juge Paolo Borsellino a été tué dans une attaque à la bombe à Palerme, en juillet 1992. (Mario Laporta/Controluce. AFP)
par Eric Jozsef, correspondant à Rome
publié le 6 mars 2025 à 20h47

Le 23 mai 1992, à 17h58, sur l’autoroute qui relie l’aéroport de Punta Raisi à Palerme, une bombe pulvérise la voiture du juge Giovanni Falcone, provoquant également la mort de sa compagne et de trois policiers d’escorte. Deux mois plus tard, dans le centre de la capitale sicilienne, la Cosa Nostra élimine à la voiture piégée un autre magistrat antimafia, Paolo Borsellino. La Pieuvre défie l’Etat italien. En plein été, le garde des Sceaux socialiste Claudio Martelli décide d’instituer le «carcere duro» à travers la modification de l’article 41-bis du règlement pénitentiaire. Il s’agit d’isoler les détenus les plus dangereux et d’éviter que les parrains ne puissent continuer à communiquer avec l’extérieur et à diriger les affaires des clans. Un modèle dont souhaite aujourd’hui s’inspirer le ministre de la Justice français, Gérald Darmanin, pour son projet d’isoler les «100 plus gros narcotrafiquants» dans la même prison.

«On ne peut pas apporter les mêmes réponses aux criminels ordinaires et aux membr