C’est un classique des films de gangsters comme des thrillers d’espionnage : la police s’apprête à débarquer, le boss s’affole et appelle son fidèle second pour détruire les preuves avant qu’il ne soit trop tard… Cette scène, on la retrouve décrite noir sur blanc au détour d’un rapport de police consacré aux agissements d’une brochette d’intrigants liés au PSG, dont le lobbyiste Tayeb Benabderrahmane et l’ex-agent du renseignement Malik Nait-Liman, salarié du club jusqu’en 2022.
Dans cette synthèse de 57 pages – cosignée par la DGSI (le renseignement) et l’IGPN (la police des polices) – que Libération a pu consulter, le duo fait des déclarations explosives sur la manière dont Nasser al-Khelaïfi, dit «NAK», le tout-puissant président qatari du club parisien, se serait livré à la destruction d’un ensemble de «documents, ordinateurs et téléphones contenant des données compromettantes». Selon les confidences que ces protagonistes disent avoir recueillies auprès d’Hicham Karmoussi, un intime d’Al-Khelaïfi, son homme à tout faire pendant vingt ans, cette destruction aurait visé autant des éléments sur les affaires personnelles du président du PSG que des informations susceptibles d’alimenter les investigations judiciaires sur l’attribution de compétitions sportives au Qatar, dans lesq