Une victoire pour les manifestants. La ville de New York devrait, après l’accord des juges, payer plus de 13 millions de dollars afin de régler un recours collectif dans le cadre des manifestations qui avaient suivi la mort de George Floyd, tué par un policier blanc le 25 mai 2020, rapporte CNN. Les manifestants accusaient les services de police new-yorkais d’avoir utilisé des méthodes illégales, comme des nasses ou la surutilisation de gaz lacrymogène.
Au total, environ 1 380 manifestants qui ont été arrêtés par la police de la ville de New York lors de 18 manifestations en mai et juin 2020 à Manhattan et Brooklyn pourront recevoir 9 950 dollars chacun en compensation, si le règlement est approuvé par un juge, selon l’action en justice.
Il s’agit du montant le plus élevé jamais versé à un groupe de manifestants dans le cadre d’une action collective, selon les avocats des plaignants.
Nasses et gaz lacrymogène
Suite à la mort de George Floyd, afro-américain de 46 ans tué par un policier à Minneapolis lors d’une intervention violente dont les images ont fait le tour du monde, des dizaines de milliers de personnes avaient défilé dans le monde entier.
La police de New York a quant à elle été largement critiquée pour ses pratiques. Les agents sont accusés d’avoir violé plusieurs amendements de la constitution américaine concernant les droits des milliers de personnes qui ont participé à ces marches de protestation. Si bien qu’une action collective avait été intentée en justice au début de l’année 2021.
Décryptage
Les autorités sont notamment accusées d’avoir enfermé les manifestants dans des espaces où ils ne pouvaient pas s’échapper - ce que l’on peut qualifier de nasse -, de les avoir frappés avec des matraques, de les avoir jetés au sol, d’avoir utilisé du gaz lacrymogène sans discernement et d’avoir finalement arrêté de nombreux manifestants sans justification légale et sans avertissement préalable, selon le tribunal.
«Les manifestants ont été physiquement attachés avec des menottes flexibles d’une manière qui leur a causé des douleurs et des souffrances inutiles et, dans certains cas, des lésions nerveuses graves et à long terme», est-il noté dans les documents du tribunal new-yorkais. Certains manifestants «ont été soumis à des procédures d’arrestation longues et inutiles qui les ont placés dans des espaces dangereusement étroits, le tout en pleine pandémie de Covid-19».
La ville américaine estime de son côté que l’accord est dans «l’intérêt de toutes les parties». «La ville et la police de New York restent déterminées à assurer la sécurité du public et à protéger le droit des personnes à s’exprimer pacifiquement. La police de New York a amélioré de nombreuses pratiques pour répondre aux défis auxquels elle a été confrontée lors des manifestations pendant la pandémie.»