Une fusillade «vraisemblablement» liée au narcotrafic a fait deux morts et plusieurs blessés vendredi soir aux Moulins, un quartier sensible de Nice. Outre les deux morts, dont les identités sont en cours de vérification selon le parquet, la fusillade a fait cinq blessés. Parmi eux, deux graves selon la préfecture et une personne «très grièvement blessée», selon le parquet.
Le périmètre a été sécurisé et une cellule médico-psychologique a été mise en place pour les riverains. Les auteurs de la fusillade sont encore recherchés, a précisé le préfet, Laurent Hottiaux, qui s’est rendu sur place. Il a annoncé que des renforts seraient mobilisés à partir de samedi pour sécuriser le quartier. Une enquête pour homicides et tentatives d’homicides volontaires en bande organisée a été ouverte.
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La fusillade, «très vraisemblablement» liée au narcotrafic, indique le procureur Damien Martinelli, a eu lieu en début de soirée dans ce quartier de 8 000 habitants dans l’ouest de Nice, proche de l’autoroute mais enclavé et régulièrement marqué par des violences pour le contrôle de points de deal.
Si les violences constatées à Nice n’atteignent pas le niveau de celles de Marseille ou de la région présente, elles restent présentes. Dans le dernier incident en date, un jeune homme a été blessé à une jambe mercredi 1er octobre par des tirs dans le quartier. En avril, un homme de 28 ans a été tué par balles dans le quartier Pasteur, un autre quartier sensible dans l’est de la ville. Et en juillet 2024, sept personnes d’une même famille, dont trois enfants et un adolescent, ont péri dans un incendie criminel visant un autre étage sur fond de trafic de drogues dans l’un des immeubles des Moulins.
Polémique sur fond d’élections
Le maire de la ville Christian Estrosi (Horizons) s’est rendu sur place, fustigeant un «désintérêt de l’Etat pour cette cité des Moulins». «C’est une fois de trop, nous avons le sentiment quelques fois d’être totalement abandonnés», a ajouté celui qui s’est porté candidat à sa succession. Evoquant les efforts et les investissements de Nice en matière de police municipale et de vidéosurveillance, il a insisté : «Ça n’est pas une raison pour nous envoyer moins d’effectifs» de police nationale ou de magistrats.
Le préfet a répondu en expliquant que trois points de deal avaient été démantelés ces derniers jours dans le quartier des Moulins et que près de 300 personnes avaient été incarcérées depuis six mois en lien avec les trafics de stupéfiants aux Moulins et à l’Ariane, un autre quartier sensible dans le nord-est de Nice.
«Stop, ça suffit, Nice ne doit pas devenir Marseille», a écrit sur X Eric Ciotti, rival de Christian Estrosi et récent candidat déclaré de l’alliance entre l’UDR et le RN pour l’élection municipale de mars. «Face à cette spirale infernale, une énième annonce de renforts policiers qui resteront quelques jours.. avant de repartir. Ceux qui ont permis cette situation à Nice et à Paris doivent partir», a-t-il insisté en direction de celui qu’il cherchera à détrôner au printemps 2026.