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Libération
Coup de lance

Nîmes: les pompiers du Gard dans la rue pour réclamer plus de moyens humains et matériels

Une manifestation de plusieurs centaines de soldats du feu, organisée par le syndicat SUD, a eu lieu ce mardi à Nîmes, afin de réclamer davantage d’effectifs et d’équipements, dans ce département très exposé aux incendies et aux inondations. Elle s’est déroulée pacifiquement, selon la police.
Les pompiers du Gard, département qui connaît régulièrement incendies et inondations, s'estiment en sous-effectif et ne disposent pas de moyens matériels suffisants. (Xose Bouzas /Hans Lucas. AFP)
publié le 13 septembre 2022 à 17h57

La colère monte, calmement mais sûrement. Plusieurs centaines de pompiers et soutiens ont manifesté mardi à Nîmes, à l’appel du syndicat SUD pour réclamer des moyens humains et matériels supplémentaires face aux «catastrophes» qui se multiplient, a-t-on appris de sources syndicale et policière. «Nous sommes 350, en comptant les élus et les citoyens venus nous soutenir», a indiqué le secrétaire départemental de Sud des pompiers du Gard, Nicolas Nadal, à la fin du rassemblement qui s’achevait par une paella géante devant la préfecture du Gard, où une délégation a été reçue.

Les manifestants étaient environ 250 et «tout s’est déroulé très pacifiquement», a pour sa part indiqué la police. «Cet été, avec les feux de forêt, nous avons frôlé la catastrophe : des collègues ont failli perdre la vie à cause du matériel qui commence à dater», explique Nicolas Nadal.

Le syndicat dénonce le non-respect d’un protocole d’accord signé il y a un an, qui prévoyait de porter à 750 le nombre de pompiers professionnels dans ce département du sud de la France, exposé aux incendies et au risque d’inondation. «Nous sommes 701, et il nous manque des avions bombardiers d’eau et une quarantaine de camions-citernes», a ajouté le responsable syndical.

«Bouter Langlais» hors de Nîmes

En tête du cortège parti de leur caserne, des pompiers portaient des heaumes, ces casques de chevaliers du Moyen Age, pour dénoncer des moyens d’un autre temps. Une «Jeanne d’Arc» à cheval était quant à elle chargée de «bouter Langlais» hors de Nîmes, une allusion au directeur du Service départemental d’incendie, Jean-Michel Langlais, jugé trop timoré dans ses actions pour réclamer des moyens supplémentaires à l’Etat.

Interrogé, le colonel Jean-Michel Langlais n’a pas souhaité s’exprimer. «Les feux de forêts, les inondations qu’on nous annonce… les catastrophes se multiplient et nous n’avons pas les moyens d’y faire face», dénonce encore Nicolas Nadal, en soulignant par ailleurs la grande difficulté actuelle dans le recrutement des pompiers volontaires.