Ils s’étaient fait la malle à l’ancienne. Deux mineurs non accompagnés (MNA) de 17 ans, sous mandats de dépôt criminel, se sont évadés dans la nuit de dimanche 1er octobre à lundi 2 octobre de l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Quiévrechain. Selon une source judiciaire, les deux jeunes hommes avaient été incarcérés pour des faits de «viol» pour l’un, de «meurtre» pour l’autre ont scié les barreaux de leurs deux cellules avant de fuir par les toits de l’établissement.
Ils «ont été interpellés [lundi] soir en Belgique» et placés en garde à vue, a annoncé la procureur de la République de Lille Carole Etienne.
Selon une source syndicale de l’Ufap, les détenus, deux mineurs non accompagnés, auraient, après avoir scié leurs barreaux, «tressé leurs draps pour escalader la toiture et descendre de l’autre côté» alors «qu’un véhicule les attendait à l’extérieur». «La plaque d’immatriculation a été relevée par la vidéosurveillance de la ville et ils sont partis en direction la Belgique toute proche de l’établissement», a relaté cette source.
Situé à la frontière franco-belge, l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain se trouve à 20 km de Valenciennes.
Vers la réalisation d’un audit
Dans un communiqué, Ufap-Unsa-Justice, syndicat des agents pénitentiaires, précise que «deux lames de scie ont été retrouvées dans la cellule». Contacté, Wilfried Fonck, porte-parole de l’organisation, pointe les «nombreuses projections que subit régulièrement l’établissement qui rappelons-le est dépourvu de miradors». Des sacs seraient régulièrement jetés par-dessus les murs des bâtiments et, désormais, des drones seraient également parfois utilisés pour «livrer» des objets à l’intérieur. L’organisation syndicale «demande la réalisation d’un audit sur l’EPM de Quiévrechain afin de relever et résoudre certaines failles de sécurité connues et signalées par les organisations syndicales». «Si cette évasion très regrettable, constitue sûrement un échec pour l’administration pénitentiaire, espérons qu’au moins elle entraînera une prise de conscience de nos dirigeants permettant de revoir le fonctionnement de la structure avec l’expertise des organisations syndicales représentatives. Il est grand temps de faire confiance aux acteurs de terrain.»
Toujours selon le parquet de Lille, les deux mineurs évadés «encourent 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende».
Mis à jour à 20 h 30 : les deux détenus arrêtés en Belgique.